Une ville malade de son urbanisme
Le constat est sans appel: L’anarchie urbaine et architecturale qui affecte presque tous les maillons de la chaîne de gestion et d’aménagement du territoire de la collectivité oranaise ne permet guère aux responsables concernés d’assurer la mise en œuvre d’une stratégie de croissance et d’aménagement urbain conforme aux lois et règlement de la République.
Selon des experts oranais, l’extension anarchique des espaces urbains qui dure depuis des années a sans aucun doute porté un coup fatal à la cohérence urbanistique et à l’esthétique architecturale dans la capitale oranaise.
Aucune zone d’habitat, cités et quartiers de la ville n’a été épargnée par le phénomène de «ruralisation» avancée du territoire urbain.
Malgré les grandes infrastructures réalisées ces dernières années dans plusieurs secteurs tels que l’hôtellerie, la santé, l’enseignement, et le sport, rien de remarquable n’est à signaler en matière d’amélioration de la structuration urbaine dans son ensemble, notamment en termes de personnalisation et d’esthétique des nouveaux ensembles d’habitat créés ici et là.
Même l’ancien quartier El Akid, conçu dans l’optique d’un nouveau «centre ville» administratif et commercial, a quelque peu perdu ses premières ambitions, sombrant dans les défaillances et les paradoxes d’une gestion municipale en panne d’efficacité et d’innovation.
A ce jour, certaines ruelles sur le tissu urbain restent entièrement occupées par les étalages de marchands informels comme ce décor visible juste en face du secteur urbain et de l’agence postale de Seddikia.
Malgré les efforts des autorités locales visant à éradiquer le commerce informel, les extensions urbaines anarchiques et l’occupation illicite des espaces publics, la ville reste livrée à un désordre urbain et architectural devenu banal.
Un état des lieux qui ne semble déranger plus personne, notamment dans les quartiers et grandes cité d’habitat, comme aux HLM/USTO, ou même les gestionnaires élus concernés et les représentants des sphères politiques et associatives locales restent insensibles et indifférents à l’avancée de la clochardisation du cadre de vie collectif.
Il est vrai que l’APC concernée lance de temps à autre des initiatives visant à contrôler et à sanctionner des pratiques et des dérives frauduleuses en matière de commercialisation de produits alimentaires, d’exercice de certaines professions réglementées ou encore de respects de règles d’hygiène et de santé.
Une commission communale spéciale, dite de « santé, hygiène et environnement» a été instituée à cet effet.
Alors, se demandent les mauvaises langues, à quoi servent les services chargés de ces missions de contrôle, de prévention et de sanctions contre ce genre d’infractions aux règlements et aux lois de la République en matière de commerce, de santé, de clôtures de chantier, et autres activités devant étre suivies et régulées ?
Par S.Benali