Vers la fin de l’impunité dans la mauvaise gestion des communes
On sait que depuis quelques mois de sévères mesures judiciaires sont prises pour lutter contre la mauvaise gestion et les dérives constatées dans la prise en charge des affaires locales au niveau de certaines communes de la wilaya. Un «Grand ménage» annoncé par le wali d’Oran et qui a conduit il y a quelques semaines à l’incarcération du P/APC de la commune de Bousfer et la mise sous contrôle judiciaire du maire d’Arzew. La semaine dernière on apprenait que le wali avait décidé le gel de l’activité de l’Assemblée populaire communale d’Arzew et a nommé un administrateur de wilaya pour gérer les affaires courantes et répondre aux attentes des citoyens de la commune. Une mesure disciplinaire, conforme au code communal, prise après enquête et inspection ayant révélé des lacunes, des irrégularités et des dysfonctionnements dans gestion et le fonctionnement normal des APC. Des inspections engagées dans plusieurs communes, la plus récente à Hassi Bounif, et qui ont pour but d’assainir quelque peu un état des lieux gangréné par les vieux reflexes de prédation et le laxisme hallucinant hérité des anciennes périodes de non-gestion et de renoncement dans la prise en charge résolue des affaires communales. Évoquant cette actualité sur les réseaux sociaux, bon nombre d’Oranais applaudissent et se félicitent de ce début de nouvelle ère annonçant peut-être la fin du règne de la médiocrité et de l’impunité. Avec une série de poursuites judiciaires à l’encontre de certains élus communaux défaillants ou accusés de malversations, on note également la multiplication des contrôles et des évaluations au niveau des communes, conduisant à des rapports détaillés sur l’état des lieux du cadre urbain et le bilan des actions programmées. Même la situation de l’hygiène et de la propreté des plages après la fin de la période estivale n’a pas échappé cette année à la volonté d’assainissement affichée par les autorités locales. Des rapports le plus souvent accablants en matière de gestion de l’hygiène et de l’environnement, d’entretien et de maintenance du cadre urbain, et de bien d’autres missions élémentaires relevant des attributions de l’APC. Il est vrai que bon nombre de gestionnaires élus surfent sur certaines lourdeurs bureaucratiques, pouvant, selon eux, entraver leurs actions ou leurs interventions dans certains domaines de gestion du territoire communal. Il s’agirait notamment de l’obtention rapide d’un arrêté de wilaya ou d’un quelconque document réglementaire soi-disant exigé pour engager par exemple une opération de démolition de bidonville ou une extension illicite. Mais qu’il s’agisse de charrettes tirées par des baudets, de branchements clandestins et dangereux au réseau électrique, d’affichage sauvage, d’abattoirs clandestins, d’occupation de rues et trottoirs par les marchands illicites, du squat des caves, des terrasses et des parties communes des immeubles, ou de la naissance d’un début de bidonville sur le territoire de la commune, certains élus aux commandes affichent le plus souvent une expectative, voire une certaine nonchalance, et ne se montrent inquiets que pour l’avenir de leur carrière personnelle à l’approche de nouvelles élections locales. Fatalement, bien trop souvent seul le wali en poste est bien présent sur tous ces fronts de bataille pour l’assainissement et l’amélioration du cadre de vie collectif. Un wali qui apparaît aux yeux de l’opinion locale comme le seul responsable crédible en mesure de donner un sens à l’intérêt collectif et à répondre aux attentes et aux préoccupations des habitants…
Par S.Benali