Inversion des valeurs et recul de la citoyenneté
Lors d’une récente réunion du conseil exécutif de wilaya consacré aux préparatifs de la saison estivale, le wali d’Oran a tenu à rappeler aux chefs de daïras et aux maires des communes côtières, que l’accès aux plages est gratuit pour l’ensemble des citoyens algériens. Un principe fondamental qui doit être respecté en tout lieu et en toutes circonstances. Le wali a ainsi ordonné aux responsables concernés de lutter contre les exploitants illégaux de solariums qui occupent illicitement des parcelles de sable et de permettre aux citoyens d’installer librement leurs propres accessoires de plage, tels que les chaises, les parasols et les transats. Le wali a également insisté sur l’impératif d’assurer aux estivants toutes les conditions et commodités devant permettre un séjour estival agréable, notamment en matière d’alimentation en eau potable, d’éclairage public, d’hygiène et d’entretien du cadre de séjour, et d’autres services indispensables à la tranquillité et la sécurité des estivants. Commentant cette information publiée sur le site officiel de la Wilaya, des mauvaises langues locales n’ont pas manqué d’ironiser sur «les carences et les défaillances des élus et des gestionnaires interpellé par le wali d’Oran sur des missions élémentaires que tout monde, en principe, connait et devrait maitriser depuis très longtemps. « A chaque saison estivale, indique un commentaire sur les réseaux sociaux, le wali en poste se transforme en maître d’école devant instruire et rappeler aux gestionnaires locaux concernés ce qu’ils doivent faire pour mener à bien leur missions…». Ce qui reflète assurément un grave déficit de compétence et surtout d’engagement sincère et désintéressé face à cette problématique de préparation et de gestion des saisons estivales. Depuis des années, le principe de la gratuité des plages ne cesse chaque été d’être rappelé aux uns et autres, sans pouvoir toutefois éradiquer le phénomène des solariums sauvages et illégaux. L’occupation illicite des parcelles de sable, comme celles des espaces de stationnements, des trottoirs et des allées d’accès à la mer, relèvent aussi en réalité d’une terrible déstructuration sociale sur fond d’inversion des valeurs et de recul des notions de responsabilité citoyenne. Jusqu’à quand?
Par S.Benali