Oran Aujourd'hui

Anarchie et clochardisation urbaine

Le défi, voire le déni de l’autorité de l’État par certains énergumènes a atteint depuis quelque temps un seuil alarmant, devenu dangereux pour l’équilibre social et le fonctionnement normal de la vie en collectivité. Le squat des chaussées et des trottoirs par les vendeurs illicites, l’occupation illégale des bâtisses du vieux bâti devant étre démolies, la construction de baraques précaires sur le domaine public, l’abandon anarchique des déchets et ordures ménagères, les infractions volontaires au code de la route, les nuisances sonores abusives provoquées par les motards lors des fêtes de mariage, les aires de stationnement confisquées par des gardiens autoproclamés aux allures menaçantes, les extensions anarchiques d’habitations en rez-de-chaussée transformées en locaux commerciaux dans certaines cités, et bien d’autres anomalies et inepties causées par des pratiques et comportements indignes des valeurs du vivre ensemble sont aujourd’hui installés au sein de la société comme une triste banalité qui ne semble déranger personne. Cette année, seul le phénomène de l’occupation illégale des plages par les solariums sauvages semble enfin ciblé par les pouvoirs publics à travers plusieurs opérations de saisies par les forces de l’ordre du matériel, tables, chaises et parasols installés anarchiquement et illicitement le long des plages. Il est vrai que depuis ces dernières années les services de la sûreté nationale luttent contre toute forme d’activité illégale durant la saison estivale sur les plages afin d’assurer la sécurité des estivants. Mais concernant les solariums sauvages, les parkings illégaux ou les baraquements illicites qui parfois obstruent même les allées d’accès au bord de mer, les interventions des policiers ne peuvent à elles seules éradiquer rapidement et définitivement le fléau tant il est vrai qu’il est souvent entouré dans certaines communes du littoral par une sorte de pseudo-légitimité admise et tolérée par certains élus locaux. Les plagistes et gardiens de parking autoproclamés, comme les marchands informels occupant les trottoirs ou les taxieurs clandestins, avancent tous les mêmes arguments désuets sur le droit de «gagner sa vie» à travers une activité commerciale quelconque «conforme, ajoutent certains, aux principes de notre religion…». Un état d’esprit qui illustre l’absence de civisme et de responsabilité citoyenne favorisant l’anarchie et la clochardisation urbaine. L’ancien système de gouvernance gangréné par la corruption, le régionalisme et les passe-droit a fini par forger au sein de la société une ambiance d’impunité permettant de piétiner et d’ignorer les lois et les règlements… Jusqu’à quand ?
Par S.Benali

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