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Constructions illicites dans la daïra d’Aïn El Turck:
Le wali d’Oran s’insurge contre l’étendue du phénomène

Lors d’une visite, effectuée, avant-hier, dans le chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck, pour s’enquérir du taux d’avancement des différents travaux d’aménagement, ayant été lancés dans le cadre des préparatifs de la saison estivale et des jeux méditerranéens , le wali s’est vivement désappointé, au cours d’une halte à Mers El Kébir, par l’étendue du phénomène des constructions illicites répertoriées dans cette commune.

Le chef de l’exécutif a exprimé sa désapprobation face à cette affligeante transgression, qui a dépassé tout entendement à Mers El Kébir et ce, en faisant remarquer que «l’appropriation illicite des hectares du domaine public, forestier, agricole et allant même jusqu’à empiéter une zone exclusivement militaire est autant grave que répréhensible». Le wali a exhorté les responsables locaux « à mener régulièrement des opérations coup de poing pour tenter de mettre un terme à cette indésirable infraction, tout en invitant la société civile à s’impliquer davantage dans cette lutte contre les constructions et autres extensions illicites ».
Notons que lors de cette visite le wali a également écouté les préoccupations des citoyens liées à la question du logement, ainsi que celle de l’amélioration du cadre de vie dans la municipalité de Mers El Kébir et celle d’Aïn El Turck. Il est utile de signaler dans ce cadre que les responsables des municipalités côtières ont été à chaque fois, depuis ces deux dernières décennies, confrontés à un véritable casse-tête pour confectionner les listes des bénéficiaires de quotas de logements réalisés dans cette partie de la wilaya d’Oran.
Signalons aussi dans ce registre le cas des 300 logements sociaux, devant être réalisés dans le quartier El Bahia, à mi-chemin du village de Cap Falcon, sis dans le chef-lieu, qui ont été lancés en 2011 par l’ex-wali d’Oran, M. Boudiaf en l’occurrence, qui inquiètent grandement les familles postulantes. En effet, le lancement de ce projet a suscité une grande satisfaction chez ces familles, qui ont malheureusement rapidement désenchanté une année après son lancement en apprenant l’arrêt des travaux suite à la défaillance de l’entreprise, qui a été chargée de sa réalisation. Les travaux de ce projet, qui étaient à l’arrêt après un taux d’avancement d’un peu plus de 30% et ce, suite à la défaillance de l’entreprise réalisatrice, ont été finalement relancés une année auparavant.
Ce quota devra en principe être attribué aux mal-logés de la daïra de Ain El Turck. Il est fort probable que la faible offre de ce quota de logements sociaux, face à la forte demande, suscitera en toute vraisemblance le mécontentement de nombre de postulants. En effet, la demande s’amplifie encore au gré des familles sinistrées, qui se sont installées dans les bidonvilles, essaimés à travers la contrée côtière d’Aïn El Turck et dont les plus importants sont répertoriés à Mers El Kébir. L’offre ne sera ainsi vraisemblablement pas en mesure de satisfaire la demande considérable des familles postulantes, qui dépasse les 6000 demandes.
Il faut signaler qu’outre les habitants des bidonvilles et les demandeurs de logement ayant déposé des dossiers il y a plusieurs années, de nombreuses familles squattent des bien communaux notamment le théâtre plein air de la localité de Trouville, qui devra être évacué incessamment sur une récente instruction du wali, et des centres de colonies de vacances. Des familles qu’il faudrait aussi reloger pour permettre aux municipalités de cette daïra de récupérer leurs biens. En somme, un écheveau compliqué à l’extrême, qui nécessitera beaucoup de temps pour être démêler et, qui sera, probablement, exploité perfidement par les réseaux spécialisés dans la vente illicite de lopins de terre ainsi que les baraques dans les répugnants regroupements de constructions illicites, qui ont foisonné allègrement dans cette contrée côtière ces vingt dernières années et ce, à la faveur d’un insolent laisser faire, voire une certaine complaisance des uns et des autres.
Rachid Boutlélis

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