Les Algériens et leurs ramadhan
Il reste encore quelques jours et le Ramadhan tirera sa révérence. Ce qu’en retiendront les Algériens, ce sont les soirées animées, l’ambiance particulière de jour comme de nuit, le formidable esprit de solidarité qui, encore une fois, a trôné tout au long du mois sacré, montrant une société fraternelle et très solidaire. Retiendront-ils l’inflation des prix de la viande rouge, du poulet et de l’oignon ? Certainement, mais ils n’en feront pas un plat. Ce qui fait le charme de Ramadhan éclipse toutes les imperfections. Une dame interrogée par une télévision nationale a mis en avant les belles images de Ramadhan et affirmé que l’Algérien peut grogner par moment, mais n’est pas un simple tube digestif. Cela explique le calme qui a caractérisé les 26 premiers mois du mois sacré sur le front social. Les Algériens ont constaté l’inflation ambiante, mais savent qu’ailleurs dans le monde, la situation n’est pas du tout reluisante. Ils savent également tous les efforts déployés par l’Etat pour soutenir les plus nécessiteux. Les nombreuses hausses de salaires et de pension de retraite en sus de l’allocation chômage décidées par le président de la République ont permis à beaucoup de citoyens de faire face à la flambée des prix. C’est un fait.
Et si la grogne ne s’est pas exprimée violemment dans la rue, comme dans certains pays c’est principalement parce qu’en Algérie, il n’y a pas que l’Etat qui intervient pour réduire la pauvreté. Il existe dans notre pays une véritable société civile qui a pris la question à bras le corps et multiplié les actions de terrain en direction des couches sociales démunies. Cela aussi est un fait.
Pour cause, il n’a été rapporté par les réseaux sociaux aucun cas de situation dramatique d’une famille algérienne. Les réseaux d’association ont pu toucher tout le monde, absolument tout le monde, même les voyageurs qui ont été invités à rompre le jeûne. Le décès accidentel du jeune homme du Croissant rouge algérien dans la wilaya de Chlef, traduit, à lui seul, l’extraordinaire engagement des Algériens, qui ont la solidarité chevillée au corps.
Il faut dire qu’en Algérie, le Ramadhan est une expérience renouvelée d’un savoir-vivre et d’une leçon de tolérance et de solidarité. Les extrémistes qui, à un moment de l’histoire du pays ont tenté de politiser le Ramadhan, de le sortir de son contexte cultuel et culturel… bref de le vider de sa sève ont totalement échoué dans leur entreprise. L’Algérien écoute poliment les discours et les prêches et finit par faire confiance à la sagesse des ancêtres. Le Ramamdhan 2023 n’a pas dérogé à la tradition. Il a été festif, solidaire et intimement religieux. Si ce n’est pas une grande réussite au plan commercial, il a confirmé tout le bien que pensent de lui les Algériens. Ils commencent déjà à le regretter, tout en espérant le revivre l’année prochaine.
Par Nabil.G