EDITO

Ramadhan et gaspillage

Le mois de Ramadhan est à nos portes. Quelques jours seulement nous séparent de ce mois où nos habitudes de consommation connaissent des changements profonds, pour ne pas dire une dérégulation extrême. En effet, la frénésie des achats est à son comble pendant cette période de l’année.

Il faut dire qu’aucun Algérien n’accepte de voir sa table vide ou plutôt pas exagérément garnie de toutes sortes de plats. On n’hésite pas à mélanger viande et poisson, repas chauds et repas froids, jus et sodas et des quantités diverses de pain de toute sorte. Mais souvent tout ces repas exagérément copieux restent en l’état et souvent terminent dans les sachets à ordures. Il en est ainsi chaque année où le gaspillage dépasse toutes les limites pendant les 30 jours du mois sacré.

Des tonnes et des tonnes d’aliments et de nourritures sont jetées chaque jour, sans que cette frénésie d’achat impulsif ne connaisse de répit. Pour le seul pain ce sont plus de 100 millions de baguettes qui terminent dans les poubelles et 320 millions de dollars qui partent en fumée chaque année. Les autres produits connaissent malheureusement le même sort. Ce qui coûte un argent fou à la trésorerie du pays.

Mais que faire face à ces comportements qui semblent enracinés chez nos concitoyens? Le ministère du Commerce a lancé pour cela une campagne nationale de sensibilisation contre le gaspillage qui vise en premier à sensibiliser à l’importance de lutter contre toute forme de gaspillage et à la consommation rationnelle. Une culture de consommation rationnelle qui paraît bien difficile à inculquer aux Algériens en ce mois de Ramadhan en particulier. Mais il ne s’ agit pas pour autant de baisser les bras et de s’avouer vaincu dès le début. Il faut insister sur ce point quitte à mettre en contribution les imams des mosquées et à impliquer davantage les associations de la société civile. Un travail difficile certes, mais qui peut être doit finir par payer, car les comportements auxquels on assiste pendant ce mois sacré n’ont aucun lien avec les préceptes de notre religion qui appelle à la modération et à la solidarité avec les personnes démunies, qui ont justement besoin de l’aide des autres pour pouvoir passer ce mois le plus dignement possible.

Car il faut convenir que 100 millions de baguettes qui finissent dans les poubelles est un chiffre inacceptable, et qui doit nous pousser à faire plus attention à notre mode de consommation qui tombe dans l’extrême excès en cette période de l’année.

Par Abdelmadjid Blidi

 

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