EDITO

Élire des hommes qui pèsent

Première réplique du séisme de l’élimination de l’équipe nationale pour le mondial 2022, la démission du président de la Fédération algérienne de football, Charaf-Eddine Amara. L’ex-boss du football nationale paye en réalité deux échecs majeurs des Verts. Une CAN 2019 insipide où l’équipe est sortie dès le premier tour sans aucune victoire et enfin cette élimination face au Cameroun. Charaf-Eddine Amara n’aura pas bouclé une année à la tête de la Faf. Un passage éphémère qui n’aura duré que 11 mois et 15 jours pour être précis.
Une démission que beaucoup trouvent logique, alors que d’autres, se croyant toujours plus informés que tout le monde, assènent que l’ex-président a été poussé vers la sortie. Mais comme toujours ils n’apportent aucune preuve sur ce qu’ils avancent. Mais c’est là des prétentions de ces mêmes journalistes qui se prennent pour les détenteurs de la science infuse et qui sont connus pour avoir toujours pourri le football national, prétendant connaître toutes les lois et les règles régissant le sport roi dans notre pays.
Mais tout cela n’est que de petites guéguerres de mal-placés de plus en plus fatigants et insignifiants. Car la vraie question qui se pose aujourd’hui, est de savoir si le football algérien n’est pas entré dans une crise profonde qui risque d’avoir des conséquences à long terme sur l’équipe nationale en premier, mais aussi sur toutes les autres équipes et même sur notre championnat qui a perdu son attrait depuis fort longtemps, et qui risque cette fois de sombrer totalement.
Ce sont celles-là aujourd’hui les vraies questions à se poser, en attendant ce que sera la décision finale du sélectionneur national, Djamel Belmadi, qui doit se prononcer prochainement sur son avenir à la tête des Verts. Car la démission du patron de la Faf ne règle pas le fond du problème mais soulève d’autres multiples interrogations. La situation est plus compliquée que ce l’on veut bien nous faire croire et ce n’est pas le départ d’un homme qui réglera d’un claquement de doigt une situation très complexe où l’Algérie a beaucoup perdu de son influence au sein des fédérations continentales et mondiales, c’est à dire au sein de la Caf et de la Fifa. Et c’est surtout sur cela qu’il faut maintenant travailler.
Dans le même sens, cette histoire de recours pour faire rejouer le match n’a aucune chance d’aboutir, sauf dans un seul cas: apporter une preuve matérielle sur une opération de corruption de l’arbitre du match par les Camerounais ou toute autre partie. Une chose impossible. Et tout ce qui reste et toutes les erreurs flagrantes de Gassama seront rangées dans la case «erreur humaine». La qualification de la France au mondial 2010 malgré la main flagrante de Thierry Henry, reconnue après coup par les Français eux-mêmes, l’arbitre et la Fifa n’a rien changé. Les Irlandais ont été déboutés. Point à la ligne.
L’ élimination algérienne en qualification de la coupe du monde au Qatar fait partie du passé. Maintenant pensons à l’avenir et trouvons les hommes à la Faf qui sauront investir et peser au sein des instances internationales du football pour que l’Algérie ne soit plus victime des manigances et des coups bas, que ce soit à la CAF ou à la Fifa.
Par Abdelmadjid Blidi

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