Evênement

France : le journal l’Humanité consacre un reportage aux réfugiés sahraouis

Le journal français l’Humanité a consacré, dans son édition du 28 mars au 3 avril, un long reportage au quotidien des réfugiés sahraouis, contraints à l’exil depuis le début de l’occupation marocaine du Sahara occidental en 1975.

Paru sous le titre « Réfugiés sahraouis, trois générations dans l’exil et la lutte », l’Humanité magazine revient, tout au long de son reportage réparti sur six pages, sur la résistance, la résilience et le détermination inébranlable du peule sahraoui qui lutte pour son indépendance.
Les auteurs du reportage, Rosa Moussaoui et Serge Orain, ont recueilli plusieurs témoignages qui racontent, entre autres, l’exil, les disparitions d’enfants et la reprise de la guerre entre le Maroc et le Front Polisario suite à la rupture du cessez-le-feu par Rabat en novembre 2020.
« Chassés de leurs terres par l’occupation marocaine du Sahara occidental depuis 1975, plus de 170.000 réfugiés survivent dans les camps de l’ouest algérien. Les plus jeunes n’ont jamais vu leur patrie, mais tous gardent le rêve d’y vivre un jour », a-t-on écrit en introduction.
Le début du reportage raconte la vie de Hassan, 60 ans dont la vie a basculé d’une façon tragique au début de la colonisation du Sahara occidental par le Maroc alors gouverné par le roi Hassan II.
« On était huit enfants. Avec les parents ça fait 10. C’était en 1975 quand les Marocains ont arrêté mon père. Ils disaient qu’il faisait partie du Polisario (et) l’ont gardé 7 jours », s’est-il remémoré.
« Mon père a ensuite acheté quelques dromadaires et on a pris la route le 31 octobre.
C’était la nuit. Deux de mes frères et sœurs ont disparu », poursuit Hassan.
« Trente jours plus tard, on a perdu encore deux frères d’environ 2 et 3 ans. C’est un camion marocain qui les a pris. Moi j’avais 11 ans à ce moment. On a fini par arriver. Les combattants sahraouis nous ont pris en charge.
(…) Un camion algérien est arrivé rempli de nourriture (et) on est ensuite parti dans le camps de réfugiés », a-t-il raconté.
« Trois générations se sont succédé. Un demi siècle d’exil et nous tenons toujours le flambeau », a, pour sa part, assuré Azza Bobih, cheffe de la wilaya de Smara occupée, pour démontrer la détermination du peuple sahraoui.
Le reportage raconte également la vie de Aicha qui a perdu son fils le 21 octobre 2021, assassiné par un drone, et revient sur le témoignage du colonel Habuha Breika qui a fait savoir qu’une guérilla sahraouie leste, furtive, insaisissable, que traquent drones, radars et imagerie satellite, bombes à fragmentation, armes à sous munitions et missiles thermobariques, fait face à plus de 100.000 soldats marocains le long du mur de séparation de 2.700 km.
A ce titre, les auteurs du reportage ont indiqué que « la monarchie marocaine a acheté une centaine de drones israéliens au lendemain de l’accord de normalisation signé entre (le Maroc et l’entité sioniste) et parrainé par Washington, au mois de décembre 2020 ».
Le reportage a, en outre, retracé la vie de l’artiste Yslem qui sillonne l’Europe et l’Amérique latine pour notamment y donner des concerts et raconter la lutte des siens dans les territoires occupés où la répression marocaine étrangle jusqu’à l’expression artistique.
Enfin, l’Humanité a consacré un article « mémoire » paru sous le titre, « Le Vietnamien et le Sahraoui » qui revient sur la rencontre en 1976 à Alger entre El Ouali Moustapha Sayed, visage de la lutte d’indépendance du peuple sahraoui, et le général Giap, héros de la révolution anticolonialiste.

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