Aménagement du sommet du Murdjajo
Lors d’une récente visite au chantier d’aménagement paysager sur le plateau du mont Murdjadjo, le wali a pris, nous dit-on, la décision de résilier le contrat signé par la conservation des forêts avec une entreprise privée chargée de certains travaux. Une décision motivée précise-t-on par les retards importants constatés dans l’avancement des travaux, et cela malgré les premiers avertissements déjà notifiés une première fois à l’opérateur défaillant lors d’une précédente visite du chantier effectuée par le premier responsable local le 25 avril dernier.
«Je ne tolérerai aucun retard injustifié », aurait déclaré le wali devant les journalistes présents, tout en interpellant sur place le conservateur des forêts en lui ordonnant d’entamer les procédures nécessaires pour la résiliation du contrat. Allant plus loin dans sa fermeté, le wali a annoncé que cette entreprise sera «blacklistée afin de l’empêcher de soumissionner à de futurs marchés publics.
On sait que le site naturel au sommet du Murdjajo a, depuis des décennies, toujours fait l’objet d’annonces de projet d’aménagement divers, du plus banal au plus élaboré, sans que rien de bien significatif ne soit réalisé. Il y a déjà une quarantaine d’année, un ancien wali avait sollicité l’entreprise nationale d’aménagement des parcs et forêts récréatives, ENAPARC, domiciliée à Alger, pour l’étude et la réalisation d’un projet d’aménagement au sommet du Murdjajo d’un parc naturel récréatif de détente, de promenade, de loisirs et d’activités sportives.
Il est vrai que les années de plomb et les conjonctures douloureuses traversées par le pays n’ont pas permis de mener à bien ce projet. Même le téléphérique, censé assurer la mobilité urbaine vers ce site merveilleux, est resté hors service, vandalisé puis abandonné durant des années avant d’être enfin réparé et remis récemment en fonctionnement.
Mais le site naturel au sommet du Murdjajo, a tardé à bénéficier d’un grand projet d’aménagement à la hauteur des ambitions de la capitale oranaise en matière de tourisme et d’hôtellerie. Les récents travaux engagés pour implanter ici et là une piste de jogging, un ou deux states de volley, un terrain de pétanque, un kiosque, une cafétéria, du mobilier de repos et des plantations diverses, sont loin de pouvoir donner au sommet du Murdjajo un caractère exceptionnel, digne du statut et des ambitions de la Cité.
Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent avec nostalgie de ces projets de complexe touristique et hôtelier grandiose inscrits en rumeur tenace au sein de l’opinion. Ou encore de ce fameux parc d’attraction et animalier suggéré dans les années 70 mais rejeté par les planificateurs de l’ancien système de gouvernance. Aujourd’hui, les gestionnaires et élus concernés ne sont même plus capables d’assurer avec rigueur et efficacité des menus travaux d’aménagement élémentaires pouvant valoriser et embellir le site au profit des habitants et des visiteurs… Ainsi va Oran.
Par S.Benali