Les prix gâcheront-il l’Aid El Adha ?
A mesure que la date de l’Aid EL Adha approche, les Algériens voient les prix de l’ovin s’envoler. Les revendeurs ne semblent plus connaître de limites. Ils donnent l’impression d’être devenu fous !. On a connu des hausses du mouton du sacrifice, mais de cette ampleur, personne ne pouvait l’imaginer. A plus de 100.000 dinars pour un ovin moyen, c’est du jamais vu, disent les clients après un tour dans les marchés conclu, le plus souvent, par un retour bredouille, dans l’espoir de voir le marché revenir à la raison le lendemain. Mais depuis plusieurs jours que cela dure, on ne voit pas poindre la baisse des prix tant souhaitée par le commun des chefs de familles. Il faut dire que depuis des années, on n’ pas assisté à une flambée pareille. La courbe est haussière et l’on n’imagine pas une inflexion au vu de la fermeté des vendeurs dans leur négociation avec les clients..
Notons tout de même que cette année, les pouvoirs publics se sont manifestés avec des moutons valant un peu moins cher que ce que proposent les revendeurs. L’Algérienne des viandes rouges compte faire fléchir le marché en proposant des moutons à 59.000 dinars, comme prix plancher et 90.000 DA, au plus haut niveau. Cette tentative d’agir sur le marché pourrait peut être réussir, à la seule condition que la quantité suive l’ambition des pouvoirs publics. Plus que la quantité, L’Algérienne des viandes rouge devra également garantir la disponibilité du produit à travers l’ensemble du territoire nationale. On retiendra dans cette démarche un mauvais timing, en ce sens que l’opération intervient tardivement, après que les prix aient explosé. Mais quoi qu’en dise, il est encore trop tôt pour estimer l’impact de cette initiative.
Il reste que quelque soit les arguments des uns et des autres, il est une donne objective, celle de l’insuffisance du cheptel national en matière d’ovins. Cette situation doit interpeller les pouvoirs publics pour encourager des investissements dans ce domaine, à l’effet de gonfler sérieusement l’offre. C’est la seule manière de battre les spéculateurs. Ces derniers aiment citer la sécheresse pour expliquer les prix prohibitifs qu’ils proposent d’année en année. Que l’on enregistre une abondance des pâturages, une baisse des prix des aliments ou encore un reflux des consommateurs, rien n’y fait. Les trabendistes de l’Aid El Adha demeurent égaux à eux mêmes et refusent d’entendre raison. Tant que l’offre demeure en deçà de la demande, ils sont dans leur rôle pourrait-on dire. Aucun facteur cité plus haut n’est de nature à agir sur un marché devenu fou, cette année.
Par Nabil.G