Le scrutin de la maturité ?
La hantise de l’abstention est le fait dominant de la campagne électorale. A quelques encablures du début de cette course politique particulière dans la vie de toute nation, il est aisé de constater que les candidats et leurs représentants se doivent de trouver les raisons et les moyens à déployer pour assurer à leur auditoire un certain punch, histoire de justifier un discours, jusque là difficile à concevoir avec la précision nécessaire pour être à la hauteur du rendez-vous du 7 septembre prochain. En ces temps d’apprentissage démocratique, le poids d’un parti politique est de moins en moins une affaire d’accointance avec certains « centres de décisions», mais avec sa capacité à formuler un discours convaincant appuyé sur une démarche qui donne des résultats palpables. En d’autres termes, c’est le travail qui, désormais, payera.
Le « délestage » des petites formations politiques opéré par l’administration est, à ce propos, un signe qui ne trompe pas sur sa volonté de laisser les partis se débrouiller tous seuls. Le coup de semonce des dernières élections législatives illustre bien une certaine détermination à ne plus « aider » les partis en organisant les « élections des quotas ». A la démocratie de s’exprimer pleinement. Et cette démocratie donne l’impression d’avoir du mal à s’imposer au sein d’une société en rupture totale avec une classe politique qui a fonctionné en vase clos, prioritairement préoccupée par les appréciations qu’ont d’elle les « décideurs».
Abandonnés par les « bourreurs d’urnes », les partis se réveillent sur l’amère vérité, à savoir qu’ils ne représentent que leurs militants. Les discours partisans n’arrivent pas à franchir les seuils des sièges nationaux de ces formations, dont certaines exercent le pouvoir législatif. Cette photographie réaliste de la scène nationale ne doit pas être une fatalité pour autant. Le travail déjà effectué par le Président Tebboune en direction d’une classe partisane, renouvelée et rajeunie, peut constituer une belle opportunité de recoller les morceaux. Ainsi, après des élections locales et législatives sous la nouvelle Constitution et la loi électorale qui en a découlé, les partis ont l’obligation de faire le nécessaire pour la réussite de l’élection présidentielle.
Il n’est pas dit que tout sera rose, mais lorsqu’on apprend qu’un groupe de partis s’est constitué en alliance pour présenter un candidat, en dehors des injonctions des «décideurs», l’on peut dores et déjà affirmer que quelques chose bouge dans une scène politique qui pourrait gagner en maturité au soir du 7 septembre prochain.
Par Nabil.G