EDITO

L’audiovisuel dans un clair-obscure

L’année 2021 a été instructive sur plusieurs points. Mais il est un volet qui est passé quelque peu inaperçu, mais qui recèle en réalité une très grande importance. Il y a lieu de constater, en effet, que cette année finissante a consacré la diversité médiatique, même si au passage quelques chaînes de télévisions ont été fermées pour des raisons strictement juridiques. Des absences d’autorisations en bonne et dû forme sont à l’origine de la décision ferme des pouvoirs publics. Mais dans l’espace audiovisuel qui commence à prendre racine et s’offrire ses « stars » et ses programmes très suivis, le téléspectateur algérien a été convoité par plusieurs chaînes de télévision. Ennahar, Echouourk, El Bilad et les 8 chaînes du bouquet national public de l’Entreprise publique de Télévision (EPTV)
On ne sent pas le saut dans l’univers du «tout média», mais cette évolution qualitative et quantitative dans les programmes proposés aux téléspectateurs en 2021 a eu un effet quelque peu surprenant sur la concurrence entre les médias audiovisuels pour les contenus liés à l’actualité et les boîtes de production, pour ce qui concerne les émissions de divertissement et autres feuilletons. L’objectif de tous est bien entendu d’attirer un maximum d’audience pour s’assurer une rente publicitaire conséquente.
Ne tournons pas autour du pot et reconnaissons que c’est bien la publicité qui fait courir les programmateurs d’émission et de talk Show politiques. Ces derniers savent pertinemment que s’ils ne montent pas une bonne grille, ils perdent gros. Cette rivalité entre chaînes que tout le monde espère saine, notamment le gendarme de l’audiovisuel, profite principalement aux artistes et à un degré moindre à la classe politique. Mais le premier bénéficiaire est bien entendu les téléspectateurs qui ne seront plus obligés de regarder des «navets». Mais il est entendu que cet objectif final est loin d’être atteint. Il reste que les Algériens ont la possibilité de zapper, une arme à double tranchant pour tous les patrons de chaînes.
Le grand souhait des Algériens est en effet de voir une floraison de chaînes de télévision qui se feront une concurrence saine durant les douze mois de l’année. Cela crée beaucoup d’emplois, suscitera une véritable dynamique culturelle et même politique. Elle participera à donner de l’Algérie, l’image d’un pays qui avance.
Les pouvoirs publics, dont la mission est de gérer cette ouverture, ont pointé aux abonnés absents, sauf pour fermer des chaînes. Le secteur n’est toujours pas réglementé et les promesses de textes législatifs n’ont pas été tenues. C’est toute la tare d’un paysage qui évolue dans une situation de clair-obscure, malgré une dynamique «innée»…
Par Nabil.G

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