EDITO

Une crédibilité bien entamée

Plus on suit le conflit ukrainien, plus on perd le fil de la logique et de l’objectivité. Il faut dire que ce conflit se joue un peu sur le terrain des opérations et beaucoup sur les plateaux de télévision et les pages de journaux. Et on a beau tourné le problème dans tous les sens, on ne peut s’empêcher de croire que les Occidentaux ont la ferme intention de gagner cette guerre sur le seul volet de la communication pour ne pas dire de la propagande.
Pour cela on fait appel à longueur de journées et de nuits à des experts, des spécialistes, des diplomates, mais aussi de hauts gradés entre colonels et généraux à la retraite. Tous nous expliquent que, soit Poutine est un dictateur, soit que la Russie est en train de perdre la guerre. Et dans tout cela, on ne se gêne pas à déballer toutes sortes de débilités et à se contredire sans gêne aucune.
Voilà un aperçu de la nouvelle campagne de désinformation qui se relaye dans les médias occidentaux, «en Ukraine, la défaite de la Russie porte de nombreux visages. Vladimir Poutine rêve toujours de conquérir toute l’Ukraine. Cependant, il paraît de plus en plus douteux qu’il y parvienne. C’est le premier visage de la défaite. Poutine veut aussi conquérir l’ensemble du Donbass. Mais les services de renseignement britanniques doutent qu’il soit même capable de remplir cet objectif. C’est le second visage de la défaite. Enfin, Poutine pourrait perdre tous les territoires que la Russie a gagnés en Ukraine, y compris la Crimée. La défaite militaire serait alors totale. On voit mal comment Poutine pourrait y survivre. L’ensemble de l’appareil dictatorial mis en place par Poutine serait menacé d’effondrement».
Pas moins que cela ! On est dans le délire le plus total. À croire que ces médias qui ne sont que le relais de leurs chancelleries prennent leurs désirs pour des réalités. On n’hésite pas à nous raconter une autre guerre que celle du terrain. On travestit sans aucune retenue la réalité et on fait peu de cas de ces fameux principes d’objectivité que nous reprochent tant ces donneurs de leçons, qui d’un coup retrouvent leur vraie nature de manipulateurs et de propagandistes une fois qu’il s’agit de défendre leurs intérêts.
La démocratie, la liberté de la presse, le professionnalisme, les grandes leçons de la probité et de l’objectivité, ce n’est qu’un voile qui cache de plus en plus mal le fond de ces faux prophètes, qui ne pensent qu’à sauver leur suprématie surfaite qui bat, malgré tout, de l’aile. En résumé, à force de trop tirer sur la corde et à travestir la réalité, ils n’ont réussi qu’ à perdre le peu de crédibilité qui leur restait.
Par Abdelmadjid Blidi

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