Oran Aujourd'hui

Gestion et rationalisation de la croissance urbaine

Selon une annonce des services de la wilaya, un «plan directeur intercommunal d’aménagement du Grand Oran» serait en cours de finalisation et d’adoption afin de recenser et de localiser les assiettes foncières pouvant être affectées aux futurs projets d’habitat toutes formules confondues. Une initiative présentée comme étant une réponse radicale à la nécessité d’améliorer et de rationaliser la gestion et l’affectation du foncier en fonction des besoins. Ce futur nouveau « plan directeur intercommunal d’aménagement du Grand Oran», incluant les daïra de Bir el djir et Es-Sénia serait, selon les mêmes sources, un instrument d’urbanisme permettant de gérer au mieux les parcelles foncières récupérées ici et là suite aux opérations de démolitions de bidonvilles après relogement des occupants notamment dans de grandes zones urbaines et périurbaines. Des opérations de transferts de population impliquant nécessairement le lancement de nouveaux projets d’infrastructures sociales d’accompagnement, dont les écoles et les lycées. On sait cependant que depuis quelques années, Oran et les communes limitrophes comme Bir El djir et Ain El Turk, souffrent de la grande rareté de foncier disponible nécessaire à l’implantation de nouveaux projets, notamment en matière de logements nécessaires aux besoins croissants. Des observateurs et experts locaux avisés se demandent alors pourquoi cette démarche de gestion prospective du foncier disponible ou pouvant être récupéré n’a pas été inscrite au cœur des priorités de gestion du développement local. On sait pourtant que les fameux Plans directeurs d’aménagements urbains (PDAU) des collectivités locales , ainsi que les Plans d’occupation des sols à moyen et plus long terme sont censés définir et fixer les normes et les règles d’implantation et d’occupation du foncier urbanisable. Une démarche qui, selon des urbanistes oranais, n’a pas toujours été efficacement respectée en termes d’organisation, de structuration et d’harmonie urbaine. Pour illustrer le propos, on peut citer les grands ensembles d’habitat collectif créés depuis des années à ce jour en zones périphériques et qui restent le plus souvent longtemps dépourvues d’infrastructures scolaires, sanitaires, sportives ou même sécuritaires. La rareté des assiettes foncières disponibles dans les zones urbaines traditionnelles ne pouvait que contraindre les décideurs concernés à mobiliser de nouvelles réserves foncières pour implanter notamment les nouveaux projets de logements à l’extérieur des anciennes zones urbaines des principales agglomérations. Une démarche qui nécessitait au départ la mise en œuvre d’un «plan directeur intercommunal d’aménagement» devant permettre une bonne maîtrise de l’organisation urbaine et territoriale. La création de nouveaux grands pôles urbains à l’est et à l’ouest de la grande cité oranaise est certes le reflet des efforts et engagements indéniables en matière de réponses aux besoins croissants des populations. Beaucoup reste cependant à faire pour structurer et harmoniser la croissance urbaine et éviter les grandes disparités urbaines que l’on connaît depuis quelques temps entre différentes zones de développement. Les nouveaux quartiers à l’est des la ville, comme «El Akid», «Es-Sabah» ou Belgaid avec son complexe olympique et son pôle universitaire, n’ont en effet rien à voir avec l’enclavement et la pauvreté urbaine visible à l’Ouest de la ville à travers les grands pôles d’habitat de Oued Tlélat et de Misserghine et les quartiers de bidonvilles comme Kouchet el Djir, Ras El Ain, les Planteurs ou encore le fameux site dit « Coca » en perpétuelle extension.

Par S.Benali

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