Oran

Surexploitation de la nappe phréatique à Aïn El Turck : les forages illicites tarissent les ressources hydriques

Répertoriées sur le flanc de la montagne Murdjadjo, qui surplombe la daïra d’Aïn El Turck, un nombre indéterminé de sources naturelles alimentait jusqu’au milieu des années 1970, des rus, qui se jetaient dans la mer, après avoir traversé des localités en contrebas dépendantes du chef-lieu.

A cette époque, les trois plus importants oueds étaient recensés dans la municipalité d’Aïn El Turck, avec par ordre de priorité, dans la localité de St Germain, de St Roch et celle de Bouisseville.
Ces rus ont commencé à disparaître au début des années 1980 en raison du tarissement des ressources hydriques, engendrées lamentablement par la surexploitation de la nappe phréatique dans cette partie de la wilaya d’Oran.
Les oueds ont été, depuis, carrément ensevelis sous des constructions et ce, avec toutes les graves menaces dont s’exposent leurs propriétaires en cas d’un subit réveil de ces eaux souterraines.
En effet, selon une source proche de l’Agence du bassin hydrographique, le nombre considérable de forages illicites, qui va crescendo au fil du temps, est en grande partie à l’origine du tarissement de la nappe phréatique, dans cette contrée côtière, baptisée, suprême ironie, source du Turck et ce, en raison d’une multitude de points d’eau listée dans ses sous sol.
Cet affligeant constat a fait perdre la réputation de cette contrée et ce, depuis que le phénomène du forage, avec ou sans autorisation, a commencé à être opéré par des particuliers ou des industriels pour faire face aux récurrentes coupures d’Aep, qui perdurent actuellement.
Selon la même source, des centaines de forages profonds, creusés souvent illicitement, puisent dans la nappe phréatique causant ainsi des dommages irréversibles.
Il s’agit en plus de forages illicites situés dans des fermes, qui sont également utilisés pour alimenter les colporteurs d’eau.
Du coup la surexploitation des eaux souterraines a commencé, au cours de ces trente dernières années, à menacer la nappe phréatique de cette région, pourtant ironie du sort, riche en sources d’eau naturelles.
Les dernières inspections ont révélé une baisse sensible de la nappe dans cette contrée côtière.
Les mesures annoncées par les autorités locales, qui avaient promulgué un arrêté pour procéder au recensement et à la destruction de tous les forages illicites existants, ne semblent aucunement avoir dissuadé les contrevenants.
Notons qu’un arrêté de la wilaya stipule, entre autres, une saisie d’une durée de six mois du matériel utilisé dans le forage illicite et des sanctions contre les contrevenants, conformément aux dispositions prévues dans ce genre d’infraction. En dépit de cet arsenal répressif, le phénomène est devenu incontrôlable.
Le créneau semble bien au contraire prospérer allègrement, au point où les forages illicites font presque partie d’une banalité, qui n’est que très rarement abordée dans les discussions sur la place d’Aïn El Turck.

Rachid Boutlélis

 

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