Comment former à la responsabilité citoyenne et aux valeurs du vivre ensemble ?
La lutte contre les extensions illicites et l’anarchie urbaine semble bien s’intensifier par les autorités locales qui redoublent d’efforts et multiplient depuis quelque temps les opérations de démolition de constructions d’extension sauvages notamment dans les communes d’Oran et Bir El Djir. Les récentes démolitions ont visé plusieurs quartiers, tels que Sidi El Bachir, El-Mokrani, Hamou Boutlélis, et des espaces publics squattés par des extensions illégales ont été récupérés. Un peu partout, à travers la délégation communale de Bouamama, à Fellaoucen, ou encore à l’USTO, des opérations de démolition soutenues par la police de l’urbanisme et de l’environnement ont été menées dans le but final d’éradiquer ce fléau des pratiques illégales qui défigurent le paysage urbain. Ici et là, des commerçants occupant illégalement un morceau de trottoir ont été sensibilisés et avertis des sanctions encourues en cas de récidive, dont des amendes et la saisie des biens déposés sur l’espace public. Dans la commune de Bir El Djir, près de la Mosquée el Quods, les marchands occupant l’espace public ont été fermement invités à rejoindre l’intérieur du marché couvert et à libérer les trottoirs et la chaussée. Une opération supervisée par le chef de daïra lui-même avec le soutien des forces de police et des agents de direction du commerce. Les trottoirs ont certes été dégagés, des marchandises ont été saisies, et des procédures administratives ont été lancées contre les contrevenants et récalcitrants. Mais combien de temps encore ce genre d’opérations dites d’assainissement pourrait durer et porter ses fruits durablement, se demandent des observateurs avisés ayant connu toutes les anciennes «campagnes» organisées ces dernières années pour lutter contre le commerce informel et le squat des trottoirs et des chaussées par des marchands. Il est vrai que le rétablissement de l’ordre et de l’harmonie urbaine est un objectif majeur, mais qui ne peut se concrétiser par la seule vertu des campagnes d’intervention, de démolition et de sanctions organisées par les autorités locales. Des « campagnes » qui traduisent il est vrai la volonté des pouvoirs publics d’offrir aux citoyens un cadre de vie agréable et respectueux des lois et des règlements en matière de fonctionnement des activités sociales collectives. Selon des sociologues avisés, bien d’autres données et paramètres devraient être pris en compte et analysés pour permettre une transformation durable du cadre urbain collectif pénalisé depuis longtemps par diverses formes de «clochardisation» avancée. Les charrettes tirées par un baudet sur des axes de grandes circulation routière ou à travers les quartiers pour la collecte des bouteilles en plastique sur les points de dépôts des ordures ménagères, l’absence flagrante de culture de l’hygiène, de l’environnement et de respect de la verdure et des plantations, la course aux activités illicites et interdites, la prolifération de l’informel, les infractions et les tricheries observées dans bon nombre de domaines, y compris celui de la fabrication et de la vente de produits alimentaires, et bien d’autres dérives parfois installées en banalités courantes au sein de la collectivité ne sauraient être éradiquées sans un long apprentissage et éducation à la responsabilité civique citoyenne et aux valeurs du vivre ensemble.
Par S.Benali