EDITO

Le mois de la piété et de convivialité…

Le Ramadhan approche à grands pas, dans trois semaines il toquera aux portes des Algériens. Et si les médias nationaux effleurent à peine le sujet, compte tenu d’une actualité nationale et internationale assez riche en sujets brûlants, il reste que le mois sacré s’imposera immanquablement à mesure qu’approche le rendez-vous. Le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, est lui, en plein préparatifs. Le dispositif mis en place annoncé par ses soins est censé éviter aux citoyens le stress de la disponibilité et des produits. Un véritable challenge annuel où l’inflation et la spéculation font bon ménage. Ces deux fléaux ne baissent jamais les bras. La moindre inattention des pouvoirs publics et ils réapparaissent pour compliquer la vie des Algériens. Retenons que le Ramadhan 2024 fut une réussite. La spéculation et l’inflation avaient été tenues à l’écart. Et c’est le rôle central de l’Etat. Le reste est une histoire de société, de mode de vie et de culture. Et pour cause, souvent perçu comme un temps de piété, le mois sacré est également marqué par une surconsommation qui semble paradoxale. Tous les ans, les imams rappellent avec insistance les valeurs spirituelles de cette période. Tous regrettent la frénésie d’achat qui s’empare des Algériens en cette période de l’année du calendrier lunaire. Pourtant, il est indéniable que les sermons des imams, largement diffusés par les médias et relayés par les discussions populaires, n’influent guère sur les comportements.
Cependant, cette période est aussi synonyme de festivités. De nombreuses personnes passent leurs soirées dans les cafés ou assistent à des spectacles, savourant des moments de convivialité. Ainsi, le rapport des Algériens au Ramadhan est un mélange d’éléments festifs, spirituels et consuméristes. Ce mois, loin d’être uniquement dédié à la spiritualité, devient une occasion pour offrir une dimension humainement acceptable à la pratique religieuse. La société algérienne répond aux discours extrémistes en célébrant le Ramadhan comme un événement culturel riche. Cela permet de faire découvrir aux non-musulmans une vision authentique de cette fête. Les Algériens, fiers de leur tolérance, parlent de ce mois sacré avec une telle passion que certains de leurs interlocuteurs étrangers souhaitent expérimenter le jeûne, désireux de comprendre ce que signifie réellement cette période.
En somme, le Ramadhan en Algérie est une expérience renouvelée qui témoigne de l’art de vivre en communauté, tout en offrant une leçon de tolérance et de solidarité. Les tentatives d’extrémisme, qui ont cherché à dénaturer ce mois sacré, ont été rejetées. Les Algériens préfèrent se tourner vers la sagesse de leurs ancêtres. Ainsi, le Ramadhan 2025 continuera de s’inscrire dans cette tradition bien ancrée dans le cœur des Algériens.

Par Nabil.G

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