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Ils perdront la guerre des mémoires

L’issue des élection législatives en France qui ont remis en selle la gauche républicaine et relégué le Rassemblement nationale à une posture d’opposant est considérée comme une bonne nouvelle pour les relations algéro-françaises. Il faut dire qu’en cas de victoire, Marine Le Pen aurait ouvert une page noire dans ces relations. Outre sa détermination de mettre fin à l’accord entre les deux pays signé en 1968, elle avait la ferme intention de suspendre le dialogue mémoriel entre l’Algérie et la France. C’est dire que l’échec de l’extrême droit à ces législatives implique la poursuite du partenariat algéro-français dans de nombreux domaines. Les deux présidents, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, qui s’étaient longuement entretenus à Bari en marge du Sommet du G7 , ont justement convenu de se revoir à Paris dans le cadre d’une visite d’Etat qu’effectuera le Président Tebboune en France, en cas de sa réélection pour un second mandat.
Cela revient à dire que la machine de la coopération entre les deux pays a toutes les chances de repartir de plus bel à partir de l’automne prochain. De la à penser que les relations algéro-françaises sont promues à un avenir rose, il y a une frontière que peu d’observateurs seraient prêts à franchir, en raison notamment de la puissance du lobby anti-algérien, justement conduit par le Rassemblement national. L’aspiration légitime des deux gouvernements et des deux peuples à tourner la page de la colonisation, sans la déchirer, n’est pas à l’abri d’un parasitage des tenant de l’Algérie-française, encore bien présents dans les sphères politico-médiatiques de l’Hexagone. Cette faune d’individus peu honorables à l’image de Marine Le Pen et Eric Zemmour continue de trouver des « qualités » à la colonisation. Il est également quelques personnalités en vue qui ne le disent pas à haute voix, mais il est indéniable que la communication politique de ce pays n’est pas très nette, notamment sur la question des crimes coloniaux.
Dans cette sphère médiatique peu recommandable, il en est parmi les faiseurs d’opinion qui invitent leur auditoire à méditer sur des «faits» et font du Premier novembre 1954, le point de départ d’argumentaires. Les plus « osés » de leurs films documentaires sur l’Algérie effleurent à peine le massacre de mai 1945. C’est pour cette raison qu’il est impératif de commémorer toutes les dates symbole de la nuit coloniale. Le président de la République française est conscient de cette dette de mémoire. Et celle-ci ne peut faire autrement que la régler au nez et à la barbe des fascistes qui ont failli prendre le pouvoir à Paris.
Par Nabi.G

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