Une «cellule» pour la préservation de l’hygiène publique et de l’environnement
Les services de la wilaya ont annoncé encore une fois sur leur site internet officiel que «la cellule de protection l’environnement rattachée au cabinet du wali a réalisé durant ces 20 derniers jours plusieurs opérations à travers les communes concernant le nettoyage des espaces publics, les espaces verts, l’arrosage des plantations, l’entretien des routiers, la peinture des trottoirs ou encore la capture des chiens errants».
A la Commune d’Oran, plusieurs délégations communales ont été concernées notamment Bouamama, El-Othmania, El-Hamri, Sidi El-Houari,et El-Mokrani. Le même communiqué des services de la wilaya indique que «les agents de la commission sont intervenus sur la RN4 dans les communes d’El-Kerma, Tafraoui,et Oued Tlelat ainsi que sur la route menant au plateau du Murdjajo et au Fort de Santa Cruz. Plusieurs autres sites tels que le pôle urbain Ahmed Zabana et la route du port, ont été cités comme inscrit au bilan d’une grande opération de nettoiement, de désherbage, de curage des avaloirs et d’enlèvement des déchets.
On parle même également de «la capture durant ces 20 derniers jours de 183 chiens errants et 18 chats» qui auraient été transférés nous dit-on dans un refuge géré par une association de protection des animaux située à Tafraoui. Autant d’actions à applaudir inscrites à l’actif d’une «cellule de wilaya», rattachée au cabinet du wali, mais dont on ne connaît ni les attributions précises, ni le mode de fonctionnement, ni les moyens d’intervention dont elle dispose. Même si on comprend facilement que toutes les actions annoncées de nettoiement, de maintenance du tissu urbain ou de capture de chien errants relèvent des services municipaux de chaque commune , le mode de communication des institutions officielles locales laisse entendre aux citoyens profanes qu’une structure spécialisée relevant de la wilaya aurait été créée pour palier aux carences et aux insuffisances des APC en matière d’hygiène, de santé publique et de maintenance du cadre urbain.
Il est vrai que dans bien de domaines, certaines communes, dont Oran, Ain El Turk et Es-sénia sont connues pour avoir été très souvent critiquées et montrées du doigt pour leur état des lieux plutôt indigne des aspirations au progrès et à la modernité. Pour illustrer le propos, on peut citer par exemple l’absence depuis des décennies à Oran, d’un service communal de lutte contre les animaux errants dotés de locaux et de moyens adéquats.
Le refuge pour animaux créé par une association située à Canastel ne concerne en réalité que les dépôts de moins d’une dizaine de chats et chiens abandonnés chaque mois. Rien de bien crédible face aux nombreux chiens errants en meute, menaçant la nuit venue les résidents de certains quartiers et cités d’habitat.
La cellule instituée au cabinet du wali est en réalité un outil de suivi et de contrôle de l’application des mesures dictées par l’autorité locale en matière de préservation de l’hygiène publique et de l’environnement. Mais face aux insuffisances et au manque d’efficacité, notamment au registre de «l’éradication des points noirs» qui défigurent ici et là le cadre urbain, les acteurs concernés ou impliqués font tout pour cacher le manque de réussite et d’engagement derrière les défauts d’organisation, la dilution des responsabilités et les chevauchements d’attribution.
Par S.Benali