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Nucléaire civile : le plaidoyer de l’Algérie

L’Algérie insiste sur l’importance d’accéder aux usages pacifiques de l’énergie atomique, soulignant que ce droit doit être reconnu pour tous les pays, notamment ceux en développement.

Lors de la session ordinaire du Conseil des commissaires de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui s’est tenue à Vienne du 3 au 7 mars, l’ambassadeur Larbi Latroche, délégué permanent de l’Algérie, a affirmé le droit «inhérent et inaliénable» des nations à utiliser l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Pour cela le diplomate algérien a mis en avant le nécessaire et impératif transfert fluide de cette énergie vers les pays en développement. M. Latroche insiste spécifiquement sur l’urgence de faire bénéficier l’Afrique de la technologie nucléaire civile. C’est en effet, soutient-il, un moyen incontournable pour permettre aux pays du continent de réaliser les Objectifs de développement durable (ODD).
Abordant la question du nucléaire sous un angle de développement humain, la délégation algérienne défend ainsi un droit inaliénable du sud global, mais dans le même temps un devoir historique du nord développé de porter assistance au reste de l’humanité pour vaincre la pauvreté dans le monde. Il est évident que l’énergie nucléaire civile y apporte une contribution décisive. Sur ce dossier encore loin de connaître un développement heureux, l’Algérie a mis en avant ses positions sur divers enjeux discutés lors de cette session. La sécurité et la sûreté nucléaires en sont parmi les plus importants, ainsi que les sciences et technologies nucléaires. L’Algérie insiste sur l’importance d’accéder aux usages pacifiques de l’énergie atomique, soulignant que ce droit doit être reconnu pour tous les pays, notamment ceux en développement.
A ce propos, l’ambassadeur algérien a mis en avant les avancées réalisées par l’Algérie dans l’utilisation des applications nucléaires pour renforcer ses efforts nationaux dans des domaines essentiels tels que la santé, l’agriculture, la gestion des ressources en eau, la protection de l’environnement et le secteur énergétique. Les deux réacteurs dont dispose l’Algérie, celui de Draria, dans la wilaya d’Alger, et celui de Ain Ouessara dans la wilaya de Djelfa, place l’Algérie à un certain niveau de maîtrise, mais cela, au même titre que le reste des nations africaines, a besoin d’une dynamique qui s’inscrive dans le cadre de la coopération technique avec l’AIEA. L’objectif est de maximiser les bénéfices des technologies nucléaires pour le développement économique et social du pays.
M. Latroche a réaffirmé la volonté de l’Algérie de continuer à renforcer sa collaboration avec l’AIEA, notamment à travers son programme cadre national pour la période 2024-2029. Ce programme priorise des secteurs critiques tels que l’agriculture, l’eau, l’alimentation et la santé, avec un accent particulier sur la lutte contre le cancer, conformément aux directives du président Tebboune.
En outre, le délégué permanent a souligné le rôle de l’Algérie en tant que leader dans l’amélioration de l’accès des pays africains aux usages pacifiques de l’énergie nucléaire, en mettant en lumière les formations offertes par ses centres de collaboration avec l’AIEA. Ces initiatives ont pour but d’aider les autres nations à bénéficier des applications pacifiques de l’énergie nucléaire, tout en consolidant le savoir-faire technique sur le continent.
Concernant la situation en Palestine, face à la destruction des infrastructures dans la bande de Ghaza, notamment des hôpitaux traitant des patients atteints de cancer, M. Latroche a appelé l’AIEA à adopter un programme d’urgence. Ce programme devrait répondre aux besoins de l’État de Palestine en matière d’équipements thérapeutiques et de diagnostic pour soutenir la population touchée par les conflits et la détérioration des services de santé.
Ainsi, l’Algérie continue de défendre avec vigueur le droit à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, tout en promouvant la solidarité internationale et la coopération régionale pour le développement durable.

Yahia Bourit

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