«Siaha» à Oran, et «SITEV» à Alger : une autre approche s’impose
La 15e édition du Salon international du tourisme, des voyages et des transports (Siaha) 2025 a été organisée en début de semaine au Centre des conventions Ahmed- Benahmed, à Oran. Moins d’une dizaine de pays ont participé à cette manifestation annuelle visant à encourager les investissements nationaux et internationaux dans ce secteur du tourisme.
Selon les organisateurs, ce Salon serait « une occasion idéale pour découvrir les opportunités d’investissement en matière développement de nouvelles infrastructures touristiques, de promotion de nouvelles destinations émergentes et de mise en place de partenariats public-privé». Mais on a pu constater sur place que la majorité des exposants, grands hôtels et agences de voyage, étaient surtout venus, comme chaque année, pour faire connaître leur propre enseigne à travers ce Salon, un instrument publicitaire d’échanges et d’information.
Le salon a été également marqué par la présence de quelques opérateurs venus présenter diverses plateformes numériques de réservation en ligne, de découverte de destinations touristiques ou de gestion d’établissements hôteliers. Le secteur du tourisme tente lui aussi de se mettre à l’heure du numérique, même si l’état des lieux global nécessite encore des efforts et des initiatives devant permettre d’éradiquer les lacunes et les insuffisances, notamment en matière de tourisme balnéaire.
On sait que les 125 communes du littoral algérien recèlent pas moins de 663 plages, dont 446 sont autorisées à la baignade. Ces mêmes communes dites balnéaires comptent plus de 860 hôtels, toutes catégories confondues, totalisant 96 000 lits. Ce qui représente plus de 60% des hôtels de tout le territoire national.
C’est dire l’importance des prestations hôtelières pour la promotion de ce créneau touristique sur le littoral de la wilaya oranaise. Mais l’impératif de modernisation et de promotion du secteur, bien au delà du numérique et des nouvelles technologies de communication, implique avant tout l’amélioration de l’état des lieux global en matière d’entretien, de maintenance, d’embellissement et de gestion des différents sites d’accueil des touristes, voyageurs, vacanciers et estivants.
Une nécessité évoquée chaque année depuis plus d’un demi-siècle, mais qui semble être encore pénalisée par des mentalités, des comportements et des pratiques de gestion plutôt indignes des ambitions affichées. En quoi, s’interrogent les mauvaises langues locales, ces salons annuels dédiés au tourisme et à l’hôtellerie peuvent contribuer à améliorer et à promouvoir le secteur du tourisme balnéaire en quête de rigueur et de professionnalisme dans plusieurs segments d’activité.
Car il ne s’agit pas simplement d’évoquer des perspectives de développement et de promotion du tourisme, mais il faut surtout et avant tout identifier et éradiquer les lacunes et les insuffisances qui entravent les initiatives et portent atteinte à la crédibilité et à la réussite des actions engagées. Pour illustrer le propos, il suffit d’observer le parcours et l’évolution des fameuses «zones d’extension touristiques», les ZET implantées sur le territoire de certaines communes, pour se rendre compte de l’ampleur des balbutiements et des inepties commises par l’ancien système de gouvernance.
Le tourisme balnéaire sur le littoral oranais est encore loin de constituer un créneau touristique international rentable et attractif. En attendant, Oran accueille chaque année le salon «SIAHA» dédié au tourisme et à l’hôtellerie, tandis qu’Alger abrite de son côté le «SITEV» un salon consacré au même secteur du tourisme en quête de repères de cohésion.
Par S.Benali