Oran Aujourd'hui

L’environnement, la sécurité sanitaire et la fête du mouton

Il y a moins d’une dizaine de jours, l’Agence nationale de sécurité sanitaire à organisé à Alger une journée scientifique sur «le rôle de la société civile dans la protection de l’environnement et la sécurité sanitaire». Il s’agissait de mobiliser tous les acteurs concernés sur la nécessité de relever les défis environnementaux qui conditionnent de plus en plus «le bien être social collectif».
Dans ce cadre, le président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, Pr Kamel Sanhadji a indiqué que l’enjeu environnemental «ne relève pas seulement d’un cadre institutionnel technique mais «devient surtout une question civilisationnelle et humanitaire, impliquant les dimensions sanitaires, sociales, économiques et culturelles». Et il a ajouté à juste titre que « le développement durable ne peut se réaliser que dans un environnement sain, dans lequel, les conditions d’une vie digne sont assurées pour tous les citoyens et pour les générations futures».
A l’occasion de cette journée, une convention de coopération a été signée entre l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSS) et le ministère de l’Environnement, portant sur les domaines de prévention des risques environnementaux à impact sanitaire. Par ailleurs, une autre convention a été signée entre l’ANSS et l’Agence spatiale algérienne (ASAL), portant sur «l’utilisation de la télédétection pour surveiller les risques sanitaires, établir des cartes et assurer le suivi des différents facteurs environnementaux influençant la propagation des maladies». On ne peut évidemment qu’applaudir à ces initiatives visant à relever ces défis liés à la protection de l’environnement et à la prévention des risques sanitaires.
Mais en fin de semaine dernière, lors du sacrifice du mouton de l’Aïd el Kébir 2025, les quartiers et cités d’habitat ont été comme chaque année transformés ici et là en abattoirs à ciel ouvert. Comme chaque année, l’Aïd el Adha est célébré dans la ferveur et la joie, malgré les vicissitudes vécues au quotidien par des familles modestes ou démunies, attachées à cette pratique religieuse emblématique.
Comme chaque année, la fête du mouton à été marquée par les scènes rituelles de l’égorgement et du dépeçage des bêtes sur les trottoirs, au pied des immeubles, et parfois même sur la chaussée près d’un regard d’évacuation d’eaux pluviales. Trois jours avant le sacrifice du mouton, Oran, avait pris les allures d’un marché de vente au détail de couteaux, haches de boucher, et autres instruments devant, en principe, être soumis à un contrôle et à une réglementation sévère. Aux vendeurs de matériel de boucherie s’ajoutent les marchands de charbon et d’accessoires de grillades occupant les coins de rue et les trottoirs. Ici et là l’odeur de foin, de paille et de mouton régnait sous le ciel de la ville.
Dans bon nombre de cités et de quartiers les grilles des fenêtres au rez de chaussée, les clôtures métalliques, et les branches d’arbres permettant de suspendre la bête sacrifiée étaient utilisées pour le dépeçage. Et le sang des animaux coulait ou parfois stagnait en attendant le maigre filet d’eau sortant du tuyau tenu par un gamin chargé du nettoyage. Et comme année, bon nombre d’observateurs et de commentateurs avisés se demandaient pourquoi les gestionnaires élus locaux dans les grands centres urbains, n’ont jamais envisagé de simples et petits projets d’aménagement d’espaces équipés de structures démontables adaptées au sacrifice du mouton dans des conditions d’hygiène, d’environnement et de sécurité sanitaire dignes des discours et des ambitions affichées… A l’image de ce qui a été fait par un promoteur privé, connu à Oran pour son sérieux et son intégrité, qui a réalisé une grande cité d’habitat promotionnel intégrant l’école, la mosquée, la poste, le commissariat de police et le mini-abattoir utile à toute la petite collectivité.

Par S.Benali

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