
Mostaganem : l’association « Kaki d’or » rend hommage à Djamel Bensaber, grand homme du quatrième art
A l’occasion de la célébration de la journée de l’artiste, l’association « Kaki d’or » que préside Boudéne Mohamed a organisé samedi en collaboration avec les directions de wilaya de la culture et des arts et de la maison de la culture « Ould Abderrahmane Kaki » une cérémonie en hommage au défunt Djamel Bensaber , grand homme du quatrième art et acteur de cinéma.
Un grand nombre d’artistes, d’intellectuels, de spécialistes du théâtre dont certains venus d’Oran, le directeur de wilaya des moudjahidines et la famille du défunt ont assisté à cette cérémonie qui s’est déroulée dans une salle baptisée à l’occasion du nom de Djamel Bensaber. Dans son allocution , le directeur de wilaya de la culture et des arts , le docteur Mérouani Mohamed , a souligné l’importance que revêt cet hommage à Djamel Bensaber caractérisé par la baptisation d’une salle en son nom , et mis en avant le rôle que joue la culture dans la préservation et la consolidation de la personnalité et l’identité nationale.
L’intervenant a également rappelé que notre pays fait face à des campagnes d’intox, de propagation d’informations mensongères et tendancieuses menées par des ennemis qui nous incitent à y riposter par une action commune et d’affermir notre unité. Ensuite, le professeur d’université en retraite, Mansour Bencheida , auteur d’un livre relatant le parcours artistique et professionnel de Djamel Bensaber , a mis en lumière la vie de celui-ci .
Il dira que Djamel Bensaber , né dans le faubourg populaire et ancestral de Tigdit à Mostaganem le 4 janvier 1941 a fréquenté l’école « Jemmaire » actuellement « Mehdi Benkheda » et le lycée « René Basset » aujourd’hui « Zerrouki Cheikh Ibn Eddine » d’où il a été renvoyé en février 1957 après une grève des huit jours qu’il a observée. Il a dès son jeune âge été subjugué par le théâtre.
Dans les années 50 il a adhéré à l’association théâtrale « El Garagouz » fondée par Ould Abderrahmane Kaki. Ainsi, après l’indépendance, Kaki présente à Alger sa pièce « 132 ans ». Bensaber Djamel y jouera un rôle prépondérant. Alors que Kaki est resté avec sa troupe au théâtre national algérien, Djamel fera alors du théâtre professionnel pendant sept ans et jouera successivement dans « le peuple de la nuit », « Diwan El Garagouz », « EL Guerrab Ouassalihine » , « Koul ouahad ou houkmou », de Kaki. Djamel jouera également dans la pièce « Avant théâtre » de kaki , donnée à paris en 1964 et qui a eu un grand succès.
Puis Bensaber jouera aussi dans une pièce d’Abdelkader Alloula « Laâlag ». Il a également été choisi par de grands cinéastes algériens pour interpréter des rôles dans des films révolutionnaires et mémoriels. Bensaber quitte les planche et retourne à Mostaganem, où en 1971, il est recruté par la direction de l’ITA (institut de technologie agricole) comme réalisateur dans l’audiovisuel .
Ainsi, il participe en Russie et en France à des stages de formation pour aiguiser ses connaissances dans l’audiovisuel, mais l’atmosphère et l’ambiance du théâtre professionnel sous la conduite magistrale de Kaki hante encore Djamel. Alors, il retrouve à Mostaganem des amis du théâtre et s’intéresse à tout ce qui se fait en matière d’art dramatique.
Ainsi, avec Berkani Charef et d’autres Djamel Bensaber monte la troupe « El Ichara » qui devient une vraie école de formation du théâtre. Une pléiade de comédiens et d’éléments nantis d’une excellente formation de base sont fournis par El Ichara au théâtre amateur. Djamel Bensaber a été le principal animateur de cette troupe. Il a aussi monté d’excellentes épopées entre autres « Algérie, de l’Emir Abdelkader et de Sidi Lakhdar Benkhalouf » . Même les costumes ont été fabriqués par l’association El Ichara. La troupe a participé à des festivals en Tunisie, au Maroc, au Burkina Faso.
Djamel Bensaber a voué sa vie entière au théâtre jusqu’à sa mort survenue le 10 février 2022. Sa famille a été gratifiée d’un trophée d’honneur et de considération en hommage au défunt.
Charef.N