Les grands et petits «points noirs» bien nuisibles à l’image et à l’esthétique urbaine…
La semaine dernière une grande opération de démolition de plusieurs constructions anarchiques a été menée dans la commune de Bir El Djir afin de permettre de lancer un projet d’aménagement et d’élargissement de la rue Gouti Abdelkader menant à la nouvelle mosquée. Cette intervention a ciblé des kiosques et des extensions érigés illicitement, sans autorisation sur cet axe urbain. Les surfaces foncières ainsi récupérées ont donc permis le lancement rapide d’un chantier d’aménagement routier longtemps bloqué par ces obstacles matériels liés à l’occupation anarchique du domaine public.
Cette route à forte mobilité devant relier le centre-ville de Bir El Djir à la mosquée, était pourtant depuis longtemps connue pour son importance capitale en matière de fluidité de la circulation et d’accessibilité aux nouveaux quartiers. L’opération de démolition et d’enlèvement des obstacles constitués par les constructions sauvages de kiosques illicites s’est déroulée dans une ambiance de calme et de sérénité grâce notamment aux efforts d’organisation et de sensibilisation des contrevenants concernés qui avaient au préalable reçu des mises en demeure et d’ultimes avertissements les invitant à quitter le lieux. Les habitants de toute la zone ont quant à eux applaudi à cette intervention, saluant une opération attendue depuis déjà quelques années. Mais ce qui interroge selon des mauvaises langues locales, est le fait que les responsables municipaux rappellent à chaque fois que «cette opération s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des instructions dictées par le wali lors de ses précédentes visites de terrain».
On ne peut donc que s’interroger encore une fois sur le rôle et les capacités des gestionnaires municipaux à pouvoir appréhender et lancer eux-mêmes des initiatives répondant à une évidente nécessité de libérer des espaces et des emprises de projets devant permettre de lancer des travaux d’aménagement urbains programmés et depuis longtemps bloqués. Cet exemple de gestion d’un espace d’aménagement urbain dans la commune de Bir El Djir n’est malheureusement pas le seul pouvant illustrer la ténacité des vieilles pratiques de prise en charge urbaine qui étaient jadis axées sur le culte du renoncement et de la médiocrité. «Jusqu’à quand un wali de la République devra se substituer à un maire élu pour assurer le bon fonctionnement des missions élémentaires de la municipalité?» se demandent souvent des observateurs avisés parfois outrés par les retards, les carences et les inepties constatés ici et là à travers les communes et les quartiers.
Malgré les grands moyens et les efforts indéniables engagés par l’Etat et les autorités locales pour aménager, embellir et améliorer le cadre de vie, trop de grands et de petits «points noirs» subsistent encore à travers la grande ville, bien nuisibles à l’image et à l’esthétique urbaine, mais aussi au fonctionnement normal et harmonieux de la Cité dans les différents créneaux de la vie collective, sociale, culturelle, ou sportive.
Par S.Benali