EDITO

Un début de consensus fragile

Avec Trump on a appris ce lundi que désormais on pouvait se rendre aux restaurants de Washington en toute sécurité. Une information qui lui a été confirmée par son fils qui s’y était rendu. On a encore entendu de la bouche du même Trump, que Biden était un homme politique corrompu. Et un journaliste a dit à Zelensky que cette fois il était plus présentable.
C’est là un petit résumé de la conférence de presse qui a eu lieu au Bureau ovale où s’était pointé le président ukrainien pour parler des suites de la guerre russo-ukrainienne. Concernant la guerre en elle-même, tout le monde était d’accord sur la nécessité de l’arrêter et d’aller enfin vers la paix. Sur quelle base et comment y arriver? Personne n’était d’accord avec l’autre. Enfin pour résumer, on a assisté à un autre show à l’américaine sans grande consistance, ni profondeur. Et comme dirait l’autre tout ça pour ça. Cela pour le premier volet de cette rencontre au sommet.
Le deuxième acte lui devait s’ouvrir aux Européens qui étaient venus en force pour essayer de faire changer la balance et tenter d’avoir les faveurs de Trump, qui paraît épouser plus les thèses de Poutine que celles des Européens. Mais il était clair que Trump avait des idées bien arrêtées et faisait juste preuve de convenances.
Dans la deuxième réunion, à laquelle s’étaient joints les dirigeants européens, on a surtout eu une rafale de remerciements de la part de ces derniers pour le président américain. Tous savaient que l’erreur, à ne surtout pas commettre, était de frustrer Donald Trump. Et pour cela, il était évident qu’ils se sont donné le mot pour s’éviter les foudres du maître de cérémonie (il faut dire que le syndrome du 28 février était dans toutes les têtes). Mais sur le fond, pointait quand même une discorde manifeste. Tous les Européens ont insisté sur le fait qu’un cessez-le-feu était nécessaire et urgent dans le conflit. Un point que ne semblait pas trop partager le locataire de la Maison Blanche, qui maintenait fermement que cela n’était pas nécessaire, et qu’il fallait aller directement à la matérialisation d’un accord de paix, même s’il a consenti à partager les garanties de sécurité comme le demandaient ses invités, déclarant même que les États-Unis “seront impliqués” dans la sécurité future de l’Ukraine. Mais, en bon homme d’affaires qu’il est, il vendra des armes à l’Ukraine à hauteur de 150 milliards de dollars que paieront les Européens.
Quoi qu’il en soit, il est difficile de dire le degré de réussite de cette réunion et si concrètement elle a fait avancer les choses. Il faut pour cela attendre les heures et même les jours à venir pour en être édifié, car tout semble achopper sur la question centrale des territoires entre Russes et Ukrainiens. Mais Trump a semble-t-il arraché l’essentiel, une rencontre entre Poutine et Zelensky. Ce qui est déjà une victoire que ne manquera pas de bien mettre en valeur Donald Trump.
Par Abdelmadjid Blidi

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