EDITO

Une responsabilité historique

C’est sur les terres algériennes un certain 15 novembre 1988 que le regretté, feu Yasser Arafat, avait proclamé la création officielle de l’État de Palestine. Dans un discours fort et plein d’émotions, le leader palestinien avait annoncé « Au nom d’Allah et au nom du peuple arabe palestinien, je proclame l’établissement de l’État de Palestine sur notre terre palestinienne, avec pour capitale Al Qods”.
37 ans après, la cause palestinienne a enregistré, ce lundi, une victoire diplomatique de taille, puisque plusieurs pays occidentaux ont reconnu l’État de Palestine à l’occasion de l’ Assemblée générale de l’ONU qui se déroule à New-York. Ainsi, c’est pratiquement la quasi totalité des États membres des Nations-Unies qui reconnaissent aujourd’hui l’État palestinien et appellent à la mise en pratique de la solution à deux États. Ce changement historique, même si certains le considèrent comme symbolique, reste quand même un vrai moteur pour faire bouger les lignes et confirmer si besoin est qu’un peuple et un État luttent toujours pour leurs droits. Les visées sionistes de mettre main basse sur tous les territoires palestiniens, et ainsi enterrer à jamais la cause palestinienne à jamais, ne passent plus aux yeux du monde. L’acquis est certes de poids, mais cette reconnaissance, quasi unanime, n’est pas une fin en soi. Le chemin est encore long pour concrétiser toutes les aspirations légitimes du peuple palestinien.
Et la première des urgences aujourd’hui est de mettre fin au génocide qui se déroule à Ghaza. Une situation insoutenable et inhumaine qui dure depuis près de deux ans, et face à laquelle la communauté internationale n’a jamais été à la hauteur et a failli de manière lamentable.
Les victoires diplomatiques arrachées à l’ONU, en ce mois de septembre, n’auront l’effet attendu que si la situation dramatique vécue par plus de deux millions de personnes à Ghaza change. Les bombardements, les exécutions, la famine et le déplacement forcé des populations doivent cesser immédiatement. Le criminel Netanyahou et son gouvernement extrémiste doivent se plier à la légalité internationale et mettre fin à l’horreur qu’ils ont enclenchée depuis octobre 2023 contre une population civile et désarmée qui vit le plus terrible des drames de l’histoire de l’humanité.
La paix réelle dans le Moyen-Orient est aujourd’hui sérieusement menacée. L’entité sioniste, appuyée par son allié américain, est clairement un facteur de déstabilisation majeur qui risque d’entraîner toute cette région dans un cycle infernal des guerres, de larmes et du sang. Il est temps que tout celà cesse. La communauté internationale est mise devant une responsabilité historique qu’elle doit assumer.

Par Abdelmadjid Blidi

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