EDITO

Royaume de la corruption et de la drogue

La presse internationale et un grand nombre d’officines diplomatiques n’ont d’yeux que pour le scandale de corruption qui enlaidit le parlement européen et sans doute d’autres institutions de l’Union européenne dans un future proche. Les révélations de la presse mondiale se font quotidiennes et convergent toutes vers le complexe réseau d’influence par la corruption. Une véritable toile d’araignée dont on ne connaît pas toutes les ramifications, mais l’on soupçonne un extraordinaire enchevêtrement susceptible de réserver des surprises détonantes. Le scandale est effectivement gigantesque et mérite l’intérêt qu’il suscite dans les milieux diplomatiques et médiatiques.

Mais l’on se demande dans la foulée des interrogations légitimes, pourquoi personne n’a fait de relations entre cette mafia politico-financières qui étend ses tentacules dans toute l’Europe et le profil de narco-Etat du royaume marocain. En effet, le pays de Mohamed VI ne trafique pas seulement dans l’influence politique, c’est également un Etat qui abrite des trafiquants de drogue notoires. Il ne peut pas en être autrement lorsqu’on sait que le Maroc est de loin le premier producteur mondial de kif, avec près d’un millier de tonnes produit annuellement.

Ne pas faire de lien entre les deux mafias, c’est faire preuve au mieux d’une naïveté politique et au pire d’une attitude passive face à un Etat plus que voyou où les grands de ce monde y trouvent leurs intérêts. Les deux hypothèse conduisent immanquablement au même résultat, celui que le Makhzen agit sur les deux tableaux et parvient d’une manière ou d’une autre à tromper son monde, dans un cas et dans l’autre acheter un nombre incalculable de responsables occidentaux.

On en veut pour preuve  l’attitude des stratèges occidentaux qui croient tellement bien « gérer » le Maroc qu’ils ne le font pas figurer sur leurs plans de batailles. Pourtant, en associant la corruption des élites européennes et le trafic de drogue, il est aisé de faire un lien direct entre le Maroc et la situation dans la région. La drogue qu’il produit transite par le Sahel et enrichi les chefs terroristes. Ces derniers alimentent l’instabilité dans la région et relèguent la question de décolonisation au second plan que le Makhzen étouffe de son côté à coups de centaines de millions d’euros offerts aux députés européens. Plusieurs rapports onusiens ont révélé que les milliards de dollars de la drogue sont gérés à partir du Maroc, sans que les autorités de ce pays ne bougent le petit doigt pour arrêter les chefs du cartel du kif. C’est un secret de polichinelle. Mais qui osera le dire à haute voix en Europe ? La réponse à cette question est à chercher dans le système politique européen qu’on décrit à tort comme démocratique.

Par Nabil.G

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