Recrudescence alarmante des cas de morsures par des chiens errants
Selon un rapport du service de prévention de la direction locale de la santé rendu public en début de semaine, la wilaya d’Oran a enregistré depuis le début de l’année 2025, plus de 7 589 cas de morsures de chiens pouvant entraîner la rage, une maladie virale mortelle en l’absence de traitement rapide. Les mêmes sources indiquent que c’est surtout les enfants et les adolescents qui sont les plus touchés par les morsures à haut risque de rage dans les quartiers et cités d’habitat où prolifèrent des chiens errants. Selon des observateurs avisés, ces statistiques officielles confirment que la wilaya d’Oran connaît actuellement une situation sanitaire plutôt préoccupante en raison de la flambée des cas de morsures provoquant les risques d’infection, de lésions tissulaires et d’exposition potentielle aux maladies graves telles que la rage et le tétanos.
Face à cette recrudescence, les autorités sanitaires locales ont lancé récemment une campagne de sensibilisation visant à informer la population sur les dangers de la rage et des gestes prioritaires à adopter en cas de morsure. Des journées portes ouvertes ont été organisées dans des établissements de santé de proximité pour expliquer et vulgariser les pratiques à engager pour la désinfection immédiate de la plaie, la consultation médicale urgente et le respect du protocole vaccinal . Des supports d’information, affiches, dépliants et spots médiatiques ont été également élaborés pour appeler à la vigilance car toute négligence en ce domaine pourrait être fatale. Mais au delà de ces conseils et actes de prévention individuelle, la stratégie de lutte contre la rage doit reposer aussi, voire surtout, sur la mise en oeuvre d’une gestion efficace et rigoureuse de tous les aspects liés à la présence de chiens et d’animaux errants sur le tissu urbain ou en milieu rural.
Oran, peut-être un peu plus qu’ailleurs disent des commentateurs, connaît depuis des lustres ce fléau de la prolifération de meutes de chiens à travers les espaces publics, dans des chantiers de construction, et autour des marchés, des décharges et des zones d’habitat en déficit de propreté, d’entretien et de maintenance. Selon les archives de journaux oranais, en juin 2016, il y a déjà 10 ans, un rapport des structures sanitaires concernées annonçait que près de 3 300 cas de morsures par des chiens et autres animaux errants ont été enregistrés durant l’année 2015 à Oran.
Ce qui montre clairement que le fléau des morsures de chien reste en constante progression… Si la prolifération des animaux errants reste favorisée par l’état des lieux du cadre urbain en matière d’hygiène et de propreté, elle est également nourrie par les carences et insuffisances constatées dans la prise en charge de la mission communale élémentaire de ramassage des animaux errants. Un secteur qui, depuis des décennies, peine lui aussi à trouver le chemin du progrès et de l’efficacité.
Par S.Benali