EDITO

La sécurité routière, un effort collectif

Le fléau des accidents de circulation en Algérie ne peut pas se résumer aux chiffres annoncés chaque semaine. Derrière les statiques, des familles entières vivent des drames, des rêves avortés, des vies cassées, parfois lors de moments exceptionnels. L’on a vu des accidents de la route mortels se produire dans un convoi de mariage ! Chaque année, des milliers de blessés et de morts viennent rappeler que la sécurité routière n’est pas un luxe. Pour la seule année 2024, on a dénombré plus de 3 700 morts et environ 35 000 blessés. Cette réalité, qui persiste malgré les campagnes, les contrôles et les infrastructures, témoigne d’un déséquilibre profond entre comportements à risque et dispositifs préventifs.
Face à cette réalité tragique, l’Algérie a affiché, ces dernières années, une volonté forte de renverser la tendance et de protéger les usagers. Des mesures coordonnées, une meilleure coordination entre les forces de sécurité et les autorités civiles, ainsi que des campagnes de sensibilisation ont été mises en œuvre pour changer le rapport des Algériens à la route. L’objectif a toujours consisté à réduire non seulement le nombre d’accidents, mais aussi le coût humain et social qu’ils entraînent. Ces efforts ne sont manifestement pas insuffisants. Mais il n’en demeure pas moins qu’ils existent bel et bien et constituent un socle nécessaire pour avancer vers une mobilité plus sûre et plus responsable pour tous.
Dans ce cadre, le dernier projet de code de la route approuvé par le Conseil des ministres est de nature à provoquer un véritable déclic auprès de la société, de par les mesures drastiques qu’il propose. S’il est correctement appliqué et accepté, cette énième initiative pourrait être la bonne, puisqu’il est question de déclencher une prise de conscience collective et une responsabilisation accrue des usagers. L’espoir se tient sur ce qui peut suivre une telle étape législative. Il faut pour ce faire s’assurer d’un véritable engagement des citoyens. C’est une condition sine qua non pour aboutir à une réduction conséquente de la mortalité sur nos routes. Il est, cependant, évident que la victoire de l’Algérie contre le fléau dépendra des moyens alloués et de l’accompagnement pédagogique qui l’accompagne. Mais l’idée même d’un déclic est en soi une avancée symbolique et nécessaire. Le chemin demeure néanmoins long pour les militants de la lutte contre les accidents de la route. Ces derniers existent bel et bien. Et c’est à eux qu’on doit ce déclic si nécessaire pour alerter l’ensemble de la société sur le fait que la mortalité sur les routes n’est pas une fatalité. Mais encore faut-il que les autorités locales et centrales du pays s’associent à ces militants. L’Etat de par toute sa composante a bien soutenu l’opération un million d’arbres, le 25 octobre dernier. Cela a donné un succès étincelant. Qu’ on se le dise donc , comme pour le verdissement du pays, sa véritable sécurité routière est d’abord un effort collectif. Tous les Algériens sont interpellés.

Par Nabil.G

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