EDITO

L’Algérie et le dérèglement climatique

À Belém, où se tient le COP30 du 6 au 21 novembre 2025, les délégations du monde entier se réunissent pour discuter d’un défi commun, celui de limiter le réchauffement à 1,5 °C et transformer les promesses en actions concrètes. L’Algérie qui a pris part à toutes les COP précédentes et qui dispose d’un plan qu’elle a proposé à la COP21 de Paris, fait face au plus sérieux problème en rapport avec le déréglement climatique. La sécheresse s’y installe et oblige l’État à investir des milliards de dollars dans des usines de dessalement pour sécuriser l’accès à l’eau. C’est dire qu’en Afrique du nord le réchauffement n’est pas une perspective inquiétante, c’est une pression quotidienne sur des vies et des choix politiques.
Les épisodes de sécheresse, de vagues de chaleur et d’évènements hydriques erratiques deviennent la norme, pas l’exception. Les incendies qui ont touché Tipaza jeudi dernier, c’est à dire au cœur du mois automnal de novembre confirme les rapports locaux et internationaux sur l’aggravation et l’élargissement dans le temps de ce genre de phénomènes. Cette réalité résonne avec les débats du COP30 sur l’adaptation et la résilience, où l’on cherche à transformer la vulnérabilité en capacité d’anticipation et de réponse locale.
Il reste que l’initiative de planter un million d’arbres, le 25 octobre dernier, montre que dans l’esprit des Algériens la sécheresse n’est pas une fatalité. C’est un appel à la résistance. La société semble dire à l’Etat : occupe-toi à revoir l’usage de l’eau et à accélérer les solutions structurelles, le peuple prend sur lui de verdir le pays pour faire reculer la sécheresse. Aussi, l’acte citoyen de planter des arbres résonne comme un accompagnement au dessalement de l’eau de mer lancé par le gouvernement tout au long de la frange maritime du pays. Cet effort se voit compléter par la réutilisation des eaux usées et par des mesures d’efficacité hydrique, avec l’objectif de créer en Algérie un modèle d’eau plus résilient. L’enjeu va au-delà de la technique. Il s’agit de réorganiser l’aménagement du territoire, d’adapter l’agriculture et d’apaiser les tensions sociales autour de l’accès à l’eau. Dans ce sens, le parallèle avec le COP30 tient dans la nécessaire mobilisation d’importants financements, des transferts de technologies et des mécanismes robustes pour que ces projets ne restent pas de simples annonces.
En définitif, pour l’Algérie comme pour le Brésil et pour l’ensemble des pays, l’enjeu est de passer d’un récit de crise à un récit d’action durable. Celle-ci doit permettre à chaque citoyen de voir les résultats concrètement se traduire dans le quotidien, à savoir une eau disponible, sols protégés, incendies maîtrisés, et un usage plus intelligent de l’énergie.

Par Nabil.G

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