Faute de système fiable d’approvisionnement en eau potable à Aïn El Türck:
L’avenir de toute une région en jeu
Si le retour des hirondelles est annonciateur du printemps, celui des camions-citernes, est le signe avant-coureur d’une belle et longue pénurie d’eau potable qui attend les habitants de la commune d’Aïn El Türck et de ce que sera sûrement la situation en matière d’approvisionnement lors cette nouvelle saison estivale qui n’est , qu’à trois petits mois seulement.
La mise en train a déjà commencé, comme le dira un autochtone, avec ces fréquentes et longues coupures d’eau potable enregistrées ces derniers jours et qui continuent dans une grande partie d’Aïn El Türck. Et pour cause, après une « accalmie » toute relative, c’est-à-dire quelques mois sans souci de distribution du précieux liquide, une coupure soudaine et inattendue, de surcroît non signalée par les services concernés, s’abat sur les consommateurs telle une malédiction.
Il faut souligner que les sempiternelles coupures en eau potable dans la station balnéaire sont perçues comme une fatalité à laquelle ne se sont jamais accoutumés les habitants, dont certains, las de dépit, ont préféré carrément changer de lieu de résidence pour ne plus vivre cette désolante situation. Par ailleurs, il faut tout de même s’interroger pourquoi le problème d’approvisionnement en eau potable n’a jamais été résolu de manière définitive, alors qu’il s’agit d’une zone touristique, ou du moins à haute fréquentation notamment durant la saison estivale ? Comment expliquer alors que l’administration locale ou les autorités locales élues d’Aïn El Türck ou encore, la Société de l’Eau et de l’Assainissement d’Oran (SEOR), n’aient apporté aucune réponse plausible à cette problématique qui a fini par dépérir toute une région et par delà, sa population ? Osera-t-on nous dire, qu’en notre siècle, la où les solutions n’existent pas ? Ce serait faire preuve de mépris envers un peuple et ses institutions, dira un observateur de la scène locale qui rappelle que des milliards avaient été dépensés pour la réalisation d’une station de dessalement dans la daïra d’Aïn El Türck et qui ne tourne finalement qu’au dixième de sa capacité de production. Mieux encore, d’autres milliards sont nécessaires pour la remise en état de ses canalisations méchamment entamées ces dernières années, faute d’entretien. Cette station était censée répondre de manière irrévocable aux besoins de consommation des habitants de la corniche ainsi qu’à ceux des vacanciers. Sauf qu’aujourd’hui, le sujet est devenu tabou, plus aucun responsable, ni au niveau de la SEOR, ni à la subdivision de l’hydraulique, ni dans l’administration d’ailleurs, ne veut l’aborder. L’espoir réside dans l’intervention des instances de wilaya d’Oran, si elles sont correctement informées du dossier, pour entreprendre une action qui permettrait de débloquer ce dossier de la station de dessalement et régler ainsi de manière durable la crise de l’eau potable à Aïn El Türck.
D’autres avis de connaisseurs, préconisent la réalisation de bassins de récupération des eaux pluviales. Techniquement, l’opération est réalisable et ne nécessite pas de moyens financiers colossaux. En effet, chaque année, et pas plus tard qu’à l’instant où nous mettons sous presse, des quantités énormes d’eaux pluviales se déversent inutilement dans la mer alors qu’elles auraient été grandement profitables pour la population locale, si un système d’emmagasinement et de récupération avait été, depuis, conçu et élaboré. Cette grave défaillance dans l’approvisionnement régulier en eau potable, n’est pas un gage d’assurance pour l’avenir de cette zone balnéaire, dont la dynamique économique et touristique s’est réduite telle une peau de chagrin.
Karim Bennacef