Oran

Les intempéries ont semé la panique parmi les mal-logés à Aïn El Turck:
Des familles recasées depuis plus de 20 ans interpellent le wali d’Oran

Les intempéries ont suscité crainte et panique parmi les familles recasées, qui ont exprimé leur grand désarroi à notre journal. Il s’agit des représentants d’une vingtaine de familles, qui tentent de survivre durement depuis plus de … deux décennies, dans des conditions de vie affreusement rudimentaires, dans des masures construites avec du parpaing et de la tôle ondulée en guise de toit, à l’intérieur de l’ex camping d’été, situé sur la principale rue, tapissée de nids de poules et dépourvue de trottoirs et d’éclairage public, du village côtier de Cap Falcon où ils ont été recasés à titre supposé être temporaire.

Ces familles, composées en général entre quatre et sept membres, s’entassent chacune, sans aucune intimité, dans une minuscule pièce, tandis qu’un autre espace, beaucoup plus exigu, fait office de cuisine en même temps que de sanitaires.
Selon le constat établi de visu, les lieux sont infestés de rats, de serpents, de bestioles et de différentes espèces d’insectes, qui véhiculent des maladies moyenâgeuses. Les habitants de cet infâme regroupement de masures, dont la majorité est fissurée et tombe en ruine, blotties les unes contre les autres, appréhendent avec anxiété cette saison des pluies, qui est à son début, synonyme pour eux des sempiternelles vagues d’inondations et d’un large éventail d’autres contraintes, qui se répercutent encore plus négativement sur leur cadre de vie. Les enfants, notamment ceux en bas âge, qui sont les plus exposés à cette précarité extrême, sont pour la plupart malades ou en déplorable état de santé.
« Nous vivons dans le pire des calvaires depuis plus de vingt ans dans notre lieu de recasement où mon père est décédé récemment après avoir lutté contre une maladie engendrée par ces effroyables conditions de vie. A ce jour tous les responsables concernés, qui se sont succédé n’ont jamais tenu à leurs promesses de relogement » a expliqué, avec une pointe de dépit non dissimulée, le père de quatre enfants dont l’aîné est âgé de 17 ans, qui a grandi et réside toujours dans cet ex-camping. « Des années durant, presque régulièrement, les représentants de ces familles se rendent le jour de réception à la daïra d’Aïn El Turck pour exposer leurs doléances. Tous les responsables locaux sont au courant de notre situation mais malheureusement, ils oublient à chaque fois de nous inscrire dans les listes des bénéficiaires des quotas de logements.
Des familles, qui sont venues bien après nous à la Madrague, ont été relogées et pourtant elles n’ont pas bu autant que nous le calice jusqu’à la lie. Nous sollicitons l’intervention du wali pour mettre un terme à notre situation de déliquescence, qui n’a que trop perduré » a renchérit notre interlocuteur. Cinquante six (56) autres familles sinistrées se débattent également dans la versatilité des lendemains depuis au moins deux décennies dans l’ancien centre des colonies de vacances de la société Sonelgaz, situé à quelques pas de cet ex-camping de toile. Notons aussi que recasées depuis plusieurs années auparavant dans différents lieux ne répondant nullement aux conditions élémentaires de vie, des dizaines d’autres familles sinistrées se débattent dans des situations des plus exécrables, qui dépassent de loin tout entendement, en attendant un hypothétique relogement. Signalons dans ce sordide contexte également le cas de ces plus de 100 familles recasées dans l’ex- centre de colonie de vacances de la localité de Bouiseville, sise dans le chef-lieu, sans électricité, ni gaz et contraintes d’aller puiser l’eau ailleurs.
Signalons aussi que plus d’une cinquantaine de familles sont aussi durement confrontées à une situation de déliquescence similaire entre l’ancien boulodrome de Bouiseville et le théâtre plein air de la localité de Trouville. «Nous avons été informés qu’il y aura bientôt l’attribution de logements pour nous autres et comme nous avons aussi appris que les responsables de notre commune aspirent à éradiquer, définitivement, ces centres de recasement, nous avons pensé que c’était la fin de notre long calvaire.
Hélas ce n’est pas le cas» ont fait remarquer avec amertume nos interlocuteurs. Il importe de noter que seules une quarantaine de familles sinistrées ont été relogées depuis 2012 à Aïn El Turck. Ces familles avaient, rappelons-le, élu domicile dans l’ancien camping de toile de la localité de Claire Fontaine, qui a été transformé en jardin public.
Rachid Boutlélis

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