Algérie-France : l’éclaircie ?
La visite, à partir d’aujourd’hui et sur trois jours, du président français en Algérie a lieu dans un contexte bilatéral, le moins qu’on puisse dire, parmi les meilleurs que les deux pays aient connu depuis plusieurs années de relations en dents de scie. Il y a lieu de relever, en effet, que les échanges téléphoniques entre les deux chefs d’Etat, après les regrets exprimé par Emmanuel Macron en rapport avec les propos offensant à l’Algérie, qu’il a tenu lors d’une rencontre avec les jeunes, dont les familles étaient impliquées dans la guerre d’indépendance, ont remis le train du dialogue sur les rails. Force est donc de reconnaître que les Présidents Tebboune et Macron sont parvenus à consolider un dialogue bilatéral qu’il va falloir transformer en partenariat mutuellement bénéfique pour les deux pays.
Il faut pour cela que M.Macron retrouve sa marque de franche sincérité dans le discours de l’Hexagone pour ce qui concerne l’histoire commune des deux pays. Du côté de l’Algérie, le problème ne se pose pas. Aux deux chefs d’Etats de faire en sorte de laisser à leurs successeurs une opportunité de poursuivre sur la voie de la reconnaissance des méfaits historiques de la France coloniale, sans incriminer le peuple français dans son écrasante majorité.
D’ailleurs les criminels sont presque tous morts et constituent une minorité de colonialistes. Il faut dire que cet aspect est prioritaire dans la refondation des relations algéro-françaises. En cela le Président Macron devra donner à son peuple une image claire de ce que seront les rapports « d’égal à égal » entre Alger et Paris. La France de Macron ne doit pas avoir de complexe vis-à-vis de son ancienne colonie. Elle est censée ne plus entrevoir ses rapports avec notre pays sous l’angle étroit et paternaliste du colonisateur complexé d’avoir perdu son «paradis sur terre».
En fait, Emmanuel Macron a fait la démonstration, au début de son premier mandat à la tête de son pays, d’être l’un des rares hommes politiques français décomplexé par rapport à la question de l’Histoire. S’il veut réussir sa mission vis à vis de l’Algérie, il est appelé à renouer avec l’audace qu’il avait en 2017. Il y aura peut être des voix discordante de l’Elysée, de Matignon ou du Quai d’Orsay qui voudraient « saboter » sa mission. Mais c’est un combat qu’il faut mener. L’Histoire le retiendra. Cela n’empêche pas que les relations entre les Etats soient exclusivement une affaire d’intérêts mutuels.
Dans les projets communs que peuvent lancer les entreprises des deux pays, la France a sans doute beaucoup à gagner et l’Algérie aussi. Maintenant que le climat politique semble autrement plus serein que d’habitude, il y a là une belle occasion pour aller de l’avant et gagner une bataille décisive contre les nostalgiques de l’Algérie-française.
Par Nabil.G