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Algérie-France : un excellent timing

La tenue, avant-hier, de la 5e session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) et d’un forum d’affaires algéro-français amène à conclure à un très sérieux réchauffement des relations entre les deux pays. Cet état de fait historique s’en est d’ailleurs trouvé confirmé par la taille exceptionnelle de la délégation ministérielle qui a accompagné la Première ministre Elisabeth Borne, ainsi que par la communication téléphonique entre les Président Tebboune et Macron, une initiative inédite entre deux chefs d’État algériens et français le jour même d’une session du CIHN. Le décor algéro-français est disons-le sans trop de risque de se tromper, est défensivement planté et les perspectives s’affichent radieuses pour les deux pays. Ce contact à très haut niveau a lieu, faut-il le signaler, dans un contexte bilatéral, le moins qu’on puisse dire, est qu’il est l’un des meilleurs que les deux pays ont connu en soixante années de relations soufflant le chaud et le froid. Force est de reconnaître, en effet, que les Présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron sont parvenus à imprimer une marque de franche sincérité dans les discours des deux pays pour ce qui concerne l’urgence de densifier les relations entre les deux pays dans l’intérêt de l’un et de l’autre, sans se laisser entraîner dans des béats politiciens qui font du débat mémoriel un fonds de commerce. L’Histoire entre les deux pays ne doit pas être effacée, ni ignorée, mais il n’est pas question qu’elle constitue une entrave au développement d’un partenariat qui se veut exceptionnel au regard du potentiel que peut susciter une coopération algéro-française dans tous les domaines d’activité.
A cet aspect prioritaire dans la refondation des relations entre les deux pays, la grande densité de la 5e session de CIHN a donné un aperçu de ce que seront les rapports « d’égal à égal » entre Alger et Paris.
L’on voit cela dans le caractère décomplexé du dialogue entre les deux présidents qui s’est déteint sur les ministres. Lesquels entrevoient sérieusement un partenariat fructueux entre deux gouvernements, deux communautés d’affaires et donc entre deux sociétés. Annonçonsle sans ambages, l’Algérie de Abdelmadjid Tebboune et la France d’Emmanuel Macron n’ont donc pas de complexe vis-à-vis du passé en partage. Les deux pays n’entrevoient plus leurs rapports sous l’angle étroit et paternaliste du colonisateur complexé d’avoir perdu son «paradis sur terre» et du colonisé qui se voit toujours l’obligé de la métropole. Les deux présidents se voient d’homme à homme. Et les deux pays travaillent de pays à pays dans le respect de la souveraineté de chacun. Il n’en reste pas moins et cela, les Algériens doivent le savoir, que les relations entre les Etats est exclusivement une affaire d’intérêts mutuels.
Par Nabil.G

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