Oran Aujourd'hui

Architecture et urbanisme : lutte contre l’anarchie et les dérives

En fin de semaine dernière, on a appris que le wali d’Oran a installé un comité de la wilaya «pour l’architecture, l’urbanisme et l’environnement bâti». Un organe créé par un arrêté de wilaya datant du 4 juin 2024 et dont la mission serait de promouvoir le patrimoine architectural, de soutenir et coopérer avec les services en charge de l’architecture, de la culture et des collectivités locales, ainsi que de la promotion des caractéristiques architecturales de la région. Au cours de la réunion d’installation de ce comité, des dossiers ont été examinés, notamment les plans d’implantation de projets de promotion immobilière ainsi que d’une demande de lotissement de 352 parcelles dans la commune de Mers El Hadjadj. Plusieurs membres de l’exécutif étaient présents à cette réunion d’installation de ce nouveau comité dont le directeur de l’urbanisme, le directeur de la réglementation, le directeur du logement, la directrice de la culture, la directrice des services agricoles, les directeurs des domaines de l’Etat, le représentant de la protection civile, le président de l’APC d’Oran et celui de Mers El Hadjadj, le directeur régional de l’Entreprise de promotion immobilière, ainsi que des responsables de bureaux d’études. Tout porte à croire que ce nouveau comité «pour l’architecture, l’urbanisme et l’environnement bâti» serait un instrument de plus mis en place pour gérer et réguler les diverses demandes de lancement de projets de construction dans le secteur du logement et de l’immobilier. On se souvient que lors de ses nombreuses tournées à travers les quartiers, le wali d’Oran a été plusieurs fois outré de constater certaines dérives et dépassements dans des opérations immobilières ne respectant pas les règles de construction. Faut-il croire que ce nouveau comité a été créé et installé par le wali pour éliminer les carences et les insuffisances constatées en matière d’autorisations de lancement de projets et de contrôle des chantiers? Très souvent, sur les réseaux sociaux, on peut lire des commentaires et des plaintes de résidents de certains quartiers qui ne comprennent notamment pas pourquoi des tours de dizaines d’étages sont érigées au milieu de petites maisons individuelles? Ou de ces occupations de parcelles de terrains censées être réservées à des espaces verts ou des équipements publics ? Et de bon nombre d’autres anomalies constatées dans le mode d’installation, de clôture du chantier et de dépôt des matériaux de construction sur le trottoir et la voie publique. Pour bon nombre d’observateurs avertis, ces mesures palliatives prises par les autorités locales ne reflètent au final que la nécessité de faire face au grand déficit en compétences marquant les sphères municipales chargées, en principe, de l’octroi des ces autorisations de construire ou de lotir dans le strict respect des fameux POS, plans d’occupation des sols, des différentes zones urbaines. Des «P.O.S.» le plus souvent périmés, dépassés par le temps, le laxisme et l’oubli… Ainsi va Oran.

Par S.Benali

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