Bir El Djir : la multiplication des promotions immobilières contestées
Malgré la batterie de lois décrétées par l’Etat et les nombreux dispositifs mis en place à même de préserver les droits des uns et des autres, en l’occurrence, citoyens et promoteurs immobiliers, la polémique enfle de plus en plus, les bras de fer se font de plus en plus rageurs.
Comme dans un feuilleton, Bir El Djir se retrouve encore une fois, être le théâtre de cette polémique.
Il s’agit en fait d’un feuilleton dont les épisodes se suivent et se ressemblent et dont on est loin de connaître l’épilogue, tant les plaintes de résidents ne cessent de pleuvoir sur les bureaux des responsables locaux et des pouvoirs publics pour dénoncer l’éclosion massive et effrénée de nouvelles promotions immobilières dans leurs quartiers. Il se retrouve aussi, par coïncidence ou par miracle, que le fort taux de plaintes citoyennes, est enregistré principalement au niveau du lotissement Haï Khemisti où serait enregistré une forte et incommensurable concentration de promotions immobilières qui y ont pris naissance au grand détriment de ses habitants qui ont décidé de monter au créneau pour dénoncer cet état de fait. De quartier résidentiel, où la règlementation urbanistique est stricte en termes d’élévations et d’implantation immobilière, diront des habitants de ce quartier, « Haï Khemisti est devenu un conglomérat formant un assemblage informe d’habitations dominées par des tours s’élevant anormalement sur plusieurs étages et étouffant le reste des résidences individuelles, jusqu’à l’asphyxie ». Et à ces mêmes résidents de s’interroger sur cet acharnement des promoteurs immobiliers à jeter leur dévolu sur ce quartier de Haï Khemisti. « Nous avons consacré toute une vie de labeur, nos économies et notre santé pour bâtir nos maisons afin d’avoir un havre de paix, et voilà que, aujourd’hui, au détour d’une décision irréfléchie, d’un certain laxisme et d’une forme de permissivité, nous sommes agressés dans notre tranquillité et le peu de sérénité dont nous jouissions jusqu’alors, parce que certains, se sentant forts de leurs pouvoirs financiers et de leurs accointances, ont décidé qu’il en sera autrement ». Individuellement ou organisés en collectifs, les résidents déclarent ne pas se laisser abattre par cette incursion invasive des tours immobilières, dont les promoteurs seraient loin de respecter les cahiers des charges, rétorquent certains, disposés à porter leurs requêtes jusqu’aux plus hautes instances de l’Etat. « Ils ne nous laissent guère le choix, car il est désormais question de notre santé physique et psychique, les personnes âgées subissent fatalement les conséquences des violentes et incessantes nuisances sonores diurnes comme nocturnes dues principalement au va et vient des dizaines de véhicules qui encombrent désormais notre quartier, et comme apothéose, l’intimité des habitants est tout bonnement outragée». Et de renchérir, « à moins qu’ils nous poussent à leur vendre nos habitations et quitter le quartier, comme cela se passe dans certains lotissements?» Dans un ultime questionnement, ces résidents seraient tout de même curieux d’avoir des explications sur la faisabilité d’une telle concentration de promotions immobilières sur des périmètres réduits, sans structures d’accompagnements et de surcroît, avec des élévations non conformes aux lois urbanistiques et surtout trompeuses par rapport au permis de permis de construire.
Karim Bennacef