Ces zones d’ombre au noms méconnus…
Le conseiller à la Président de la République chargé des zones d’ombres, Brahim Mered était lundi dernier à Oran pour évaluer l’état d’avancement du programme d’action arrêté pour améliorer les conditions de vie des populations dans les zones d’ombre. La connexion aux réseaux d’eau potable, électricité, gaz, éclairage public, accès au réseau routier, transport scolaire, figurent parmi les priorités inscrites dans ce vaste programme de réhabilitation et de développement des zones d’ombre qui englobe au niveau national pas moins de 30.000 opérations pour une enveloppe financière de 480 milliards de Da. C’est en tout cas ce qu’a affirmé le conseiller du Président lors d’un point de presse improvisé au cours de sa visite.
Au delà des chiffres et des taux de réalisation avancés, il est intéressant de noter que cette démarche d’intervention dans les zones d’ombre, ordonnée par le chef de l’Etat, a permis de mettre en lumière bon nombre d’endroits isolés, reculés, oubliés et dont la majorité des citoyens de la wilaya ignoraient jusqu’a présent l’existence et encore moins le nom de ces petits hameaux marginalisés.
C’est ainsi que le conseiller à la présidence a inauguré le raccordement au gaz de ville de trois localités, Hedjajma, Slatna et El Gotni. D’autres zones, dont Hejajma, dans la commune d’Ain El Bya, et Mraihia dans la daïra de Betioua, connaissent divers projets de désenclavement et d’amélioration des conditions de vie avec la réalisation d’un réseau d’assainissement et d’une salle de soins. Interpellé poliment par quelques habitants de ces localités oubliées, le wali d’Oran a tenu à les rassurer en leur disant que toutes leurs doléances seront prises en charge prochainement. Mieux vaut tard que jamais, pourrait-on dire en contemplant ces petites bourgades rurales qui, en effet, n’ont jamais connu le moindre rayon de soleil porteur d’espoir de développement et de progrès. C’est dire à quel point l’ancien régime aux commandes n’était occupé que par le partage de la rente pétrolière au seul profit des intérêts de son clan.
Des sommes colossales ont été détournées et dilapidées à travers des projets dits «grandioses», tels que la fameuse autoroute Est-Ouest qui coûtera presque dix fois le montant réel évalué par des experts. Sans parler des passe-droits, des arnaques et des tricheries observées dans l’octroi des marchés et la réalisation des travaux demandés. Sans parler des retards et des malfaçons souvent, mais timidement, dénoncés.
Sans parler de ces projets non achevés depuis des années, et parfois totalement oubliés, comme ce complexe culturel de Hai Sabah à Oran qui attend depuis dix ans d’être finalisé et livré. Comment, dans de telles conditions désastreuses de gestion d’une collectivité locale, pouvait-on espérer la prise en charge d’un petit coin de son territoire classé dans les zones d’ombre, voire d’obscurité…
Par S.Benali