Oran Aujourd'hui

Comment éradiquer les tricheries et la spéculation ?

La commission de wilaya chargée du suivi et de l’évaluation des investissements avait annoncé il y a quelques temps l’annulation de 377 décisions d’affectation de terrain et la récupération de 385 hectares de foncier non exploité. Ces assiettes récupérées par les pouvoirs publics représentent 7% du foncier industriel de la wilaya d’Oran, qui comprend 35 zones d’activités couvrant une surface globale de 1.230 ha et 5 zones industrielles s’étendant sur 4.000 ha. Par ailleurs, La même commission avait procédé à la levée des entraves administratives des projets en souffrance, après avoir examiné 245 dossiers d’investissements non lancés, On sait que les principales entraves et difficultés pénalisant les projets sont liées aux retards dans la délivrance du permis de construire, aux modalités d’accès au foncier dans les zones industrielles et à des lourdeurs bureaucratiques faisant obstacles au lancement des projets. Il faut reconnaître que depuis ces trois dernières années, l’Etat a mis les bouchées doubles pour assainir le terrain de tous les blocages et les lenteurs constatés, notamment au niveau des banques et des organes d’accompagnement et de suivi des investissements. Et en même temps, des mesures strictes ont été engagées pour récupérer le foncier affecté aux investisseurs qui n’ont pas pu, ou voulu, lancer leurs projets. Pour l’opinion publique, bon nombre d’entre eux sont considérés comme des «affairistes» spéculateurs, affiliés au vieux système de prébende et de corruption. Pourquoi certains présumés investisseurs, qui ont obtenu des actes de concession entre 2013 et 2014 et ont reçu l’ordre de versement, n’ont pas à ce jour, daigné payer les frais de concession ? Pourquoi des détenteurs d’un acte de concession depuis longtemps n’ont pas encore déposé leurs demande de permis de construire au niveau des services concernés ?. Autant de questions soulevées par les observateurs qui n’hésitent pas à expliquer les échecs par l’ampleur des dérives et des dysfonctionnements qui gangrènent le secteur des investissements depuis des années. Il existe même des investisseurs présumés, qui avaient obtenu à la fois l’acte de concession et le permis de construire, mais qui n’ont pas même pas entamé une installation de chantier. Et l’absence de crédits bancaires est souvent invoquée par certains opérateurs défaillants, sans que l’on sache comment et pourquoi leur dossier de financement de l’investissement à été validé et accepté par les services de la wilaya concernés. Au début du mois d’octobre dernier, le wali d’Oran avait indiqué que plus de 70 parcelles de foncier industriel inexploité ont été recensées , signalant que «ce nombre est appelé à augmenter, car le recensement est toujours en cours». Le wali a rappelé que des mesures juridiques seront appliquées, en vue d’annuler les contrats de concession des candidats à l’investissement qui n’ont pas entamé leur projet. Mais les mauvaises langues locales, toujours sceptiques, se demandent en quoi ces mesures d’assainissement pourraient relancer l’investissement, sans un profond changement des moeurs, des pratiques et des mentalités ancrées sur les tricheries et la spéculation sous toutes leurs formes..

Par S.Benali

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