Comment «sortir de l’auberge de la régression»
Une enveloppe de 1,2 milliard DA a été allouée cette année à la réhabilitation des jardins publics, des routes et des plages de la wilaya d’Oran dans le cadre des préparatifs de la saison estivale annoncée. Cette annonce du wali d’Oran dans une récente déclaration à la presse, a été accompagnée par d’autres déclarations sur le nombre de projets réceptionnés ou en cours d’achèvement, avant la saison estivale 2024, notamment l’ouverture du jardin d’Es-Seddikia, le jardin méditerranéen et celui de Sidi M’hamed qui ont connu des travaux de réhabilitation.
Il s’agit, a indiqué le premier responsable local, «de donner plus d’attrait et d’esthétique à la capitale de l’Ouest algérien ». Oran est devenue une destination touristique de choix.
Un argument chaque année avancé par des responsables locaux voulant «glorifier» les efforts engagés en matière de promotion du tourisme local. Mais on sait en réalité que l’afflux massif à Oran de vacanciers algériens venant surtout des wilayas limitrophes en période estivale n’est que le résultat d’une mobilité interurbaine généré surtout par l’attractivité d’un séjour en bord de mer après onze mois de labeur loin de la grande ville.
Il est vrai que chaque été les résidents à Oran constatent avec une certaine fierté, parfois mêlée d’agacement, le nombre important de véhicules immatriculés hors wilaya 31 qui circulent au centre ville, notamment le long du Front de mer, une balade urbaine incontournable pour ceux qui visitent la Cité.
Des visiteurs ravis, souvent émerveillés, mais qui parfois choqués par certaines images et situations suscitant des critiques et de lourdes interrogations. C’est par exemple le cas de cette famille venue d’Illizi, hébergée chez des parents aux HLM/USTO, qui cherchait aux alentours de la place du 1er Novembre des toilettes publiques pour soulager leur enfant d’un besoin pressant.
Ou de ce retraité, émigré en vacances, qui était attristé de ne pas pouvoir contempler l’intérieur de la grande Mairie, fermée pour travaux de restauration annoncés depuis plus de dix ans.
Ou encore de ce groupe de promeneurs au centre ville qui se demandaient ou sont passés les anciens kiosques à journaux, tabacs, et menu produits utiles aux riverains et aux passants.
Sans parler du manque évident de mobilier urbain dans les placettes réaménagées il y a quelque temps, à l’ex-place Jeanne d’Arc et en face à la grande poste. Comment comprendre qu’en 2024 on peut encore voir des personnes âgées assises sur un morceau de carton posé sur une bordure en ciment délimitant un semblant de plantation érigé ici et là en signe d’embellissement ? Oran, affirment avec sarcasme les mauvaises langues, n’est pas encore «sortie de l’auberge de la régression».
Par S.Benali