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Agression israélienne contre la Mosquée d’El Aqsa:
Condamnation internationale et jeu trouble du Maroc

La présidence palestinienne avait appelé à une «intervention immédiate» de la communauté internationale pour éviter que les choses ne deviennent «incontrôlables». Un appel contrecarré par la délégation marocaine qui préside le Comité Al-Qods. Le Maroc tente de se soustraire à sa responsabilité envers Al-Qods.

Les Palestiniens sont l’objet, depuis le début du mois sacré du Ramadhan, d’une agression abject perpétrée par les forces d’occupation sionistes. Ainsi, l’attaque sioniste menée par la police israélienne contre la mosquée sainte d’Al-Aqsa à Al-Qods occupée, a fait au moins 153 blessés et 400 arrêtés parmi les Palestiniens. La sauvagerie de cette attaque a suscité une large condamnation, dont celle de l’Algérie. Dans un communiqué rendu public, avant-hier, le ministère des Affaires étrangères a fermement condamné la grave agression menée par les forces d’occupation sionistes contre les Palestiniens, vendredi à l’aube dans la mosquée d’Al-Aqsa, «en violation flagrante de la sacralité de la mosquée et de toutes les résolutions et
chartes internationales pertinentes». L’Algérie «souligne la nécessité d’assurer une protection totale aux fidèles musulmans et de leur permettre d’accomplir leurs rituels dans la mosquée d’Al-Aqsa, qui est un wakf islamique», a ajouté la même source. L’Algérie a appelé «la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité, à assumer les missions qui leur sont dévolues et à agir pour mettre fin à ces provocations agressives et assurer la protection du peuple palestinien et de ses lieux saints», a-t-on souligné.
Il faut dire que la férocité de l’agression israélienne n’a laissé personne indifférent, même parmi les plus fidèles alliés de Tel Aviv. Ainsi, les Etats-Unis ont exprimé leur «profonde préoccupation» par l’escalade de la tension dans la ville sainte d’El-Qods occupée et dans l’enceinte de la mosquée d’Al-Aqsa, appelant toutes les parties à «la retenue». Dans un communiqué publié vendredi soir, le département d’Etat américain a appelé «toutes les parties à faire preuve de retenue, à éviter les discours provocateurs et à préserver le statut historique d’Al-Qods Echarrif».
D’autres pays ont joint leur voix à celle de l’Algérie pour dénoncer une répression sauvage que rien ne justifie. A Amane, en Jordanie, des sit-in de protestations ont eu lieu dans plusieurs villes jordaniennes pour dénoncer les agressions et incursions sionistes dans les territoires palestiniens notamment à Al-Qods et à Jénine, a rapporté l’agence de presse jordanienne. La Tunisie a fermement condamné les agressions menées par l’occupant sioniste et les colons juifs dans les territoires palestiniens occupés, notamment à Jénine, Beït-Lahm et à Bab al-Amoud dans la ville sainte d’Al-Qods, rapporte l’agence de presse TAP, citant un communiqué du ministère des Affaires étrangères. «Elle a également dénoncé les atteintes à répétition contre l’inviolabilité de la mosquée Al-Aqsa et les attaques visant les fidèles», fustigeant la «profanation des lieux saints particulièrement en ce mois de Ramadan», ajoute la même source.
De son côté, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a exprimé sa vive inquiétude quant à la détérioration de la situation dans les territoires palestiniens occupés, en proie à une escalade sioniste depuis plusieurs jours, et appelé à des «efforts pour désamorcer les tensions», a déclaré son porte-parole, Stéphane Dujarric. La présidence palestinienne avait appelé à une «intervention immédiate» de la communauté internationale pour éviter que les choses ne deviennent «incontrôlables».
Un appel contrecarré par la délégation marocaine qui préside le Comité Al-Qods. Le Maroc tente non seulement de se soustraire à sa responsabilité envers Al-Qods, mais affiche ainsi clairement son soutien à l’agresseur sioniste. Lors des délibérations du Groupe arabe des Représentants Permanents auprès de l’ONU à New York, l’Ambassadeur d’Algérie, Nadir Larbaoui, a rappelé que le Comité Al-Qods, créé sous l’égide de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), ne s’est réuni qu’à deux reprises seulement au cours des vingt dernières années, dont la dernière remonte à 2014. Au cours de ces délibérations, face aux dernières agressions israéliennes contre Al Aqsa, et alors que l’ensemble des présents ont soutenu une résolution de condamnation, la délégation marocaine s’est opposée au texte de compromis et a critiqué la proposition de la délégation algérienne. Ceci a privé le Groupe arabe de s’exprimer d’une seule voix. Cette manœuvre marocaine a soulevé une question sur l’intention malveillante de ce pays, et sur cette attitude surprenante d’un pays qui préside le Comité Al-Qods.
L’attitude lâche du Maroc qui fait face à une large protesta des Marocains contre la normalisation avec Israël, confirme, si besoin, l’allégeance scandaleuse du royaume à l’Etat sioniste. Il faut savoir que le Comité Al Qods, présidé par le Maroc est chargé d’assurer le suivi de la mise en œuvre des résolutions adoptées par la Conférence islamique sur l’Information et les affaires culturelles, d’examiner tous les moyens possibles permettant de renforcer la coopération, dans ces domaines entre les Etats musulmans et d’envisager des programmes et des propositions de nature à accroître la capacité des Etats islamiques dans ces secteurs. Le Maroc a manqué à tous ses devoirs envers la Palestine.
Nadera Belkacemi

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