CRASC : publication posthume d’une étude sur le théâtre
Un travail de recherche mené par le défunt professeur M’Hamed Djellid intitulée «L’activité théâtrale en Algérie 1945-1980 : Essai d’approche sociologique des tonalités groupales expressives et sur-structurelles» a été publiée à titre posthume sous forme d’un ouvrage.
Cette étude qui a été publiée, en 2021, sous forme d’un ouvrage, a fait l’objet d’une présentation, jeudi dernier, au siège du CRASC. Né en 1943 à Chlef, le regretté professeur M’Hamed Djellid était enseignant universitaire, syndicaliste et chercheur. Il a consacré 8 ans de sa vie pour mener cet immense travail de recherche. Il meurt prématurément en décembre 1990. Cette œuvre de 700 pages publiée par le CRASC «constitue une immense somme de données et d’informations consacrées à l’activité théâtrale en tant que «totalité vivante extrêmement large et diversifiée, de tous les cadres, supports et modes se caractérisant par l’expression théâtrale» (p.29).
«C’est une capture d’écran recouvrant quatre décennies, deux avant et deux autres après l’indépendance», explique le Pr Sidi Mohamed Lakhdar Barka, de l’Université Oran 2, et chercheur associé au CRASC. «Du point de vue quantitatif (archives, schémas, photos, compte-rendu et PV de réunions des troupes, etc.), cet ouvrage accumule une banque de ressources documentaires, que tout jeune chercheur se doit de pouvoir consulter», note cet universitaire. «Ce travail est une coupe transversale du paysage social et culturel en effervescence, de la période traitée, perception minutieuse des discours en gestation et/ou en compétition pour une reconnaissance nationale, en ce sens c’est une référence», ajoute-t-il.
«Du point de vue qualitatif (méthode) les processus de recherche mis en application dans cette enquête, qui se déroule en deux étapes sur 8 ans, illustrent avec rigueur, les rapports que peut entretenir le chercheur avec le terrain. C’est dans cette perspective que la démarche de M. Djellid réconcilie les objectifs académiques de l’universitaire, avec les spécificités techniques du sujet investigué, afin de saisir son essence», poursuit-il.
«L’historique d’une pratique culturelle dominante dans le tissu social, va exposer les problèmes de la ou des langue(s) théâtrale(s) en jonction avec les matériaux artistiques, esthétiques et/ou idéologiques du patrimoine national», souligne-t-il. «En effet, l’auteur nous propose de ne pas confondre ‘Activité théâtrale’ avec ‘Théâtre’ en tant qu’Art, ce dernier n’est qu’une instance (qualitativement supérieure) de cette activité dans ses formes traditionnelles», observe-t-il. Et de souligner: «cette approche a le mérite d’initier une réflexion originale ancrée dans les savoirs endogènes de sa culture pour s’ouvrir sur les savoirs universels».
Imad T
