Oran

Débarrassés du diktat des concessionnaires de solariums : les estivants retrouvent la paix en bord de mer

Comme sortis d’un long cauchemar, les estivants qui affluent sur les plages de la corniche oranaise, renouent bizarrement avec une sensation de paix, depuis des années, perdue, à cause du long et farouche diktat qu’imposaient les concessionnaires de solariums.

En effet, c’est presque à pas timides, que les baigneurs et les estivants ont commencé ces derniers jours à fouler le sable propre et chaud, tout sens déployés, l’air quasiment intimidé, l’œil à l’affut d’un éventuel prétendu concessionnaire de solarium qui viendrait décider de leur emplacement et, souvent comme cela a été le cas, de leur imposer la location des équipements de plages, sous peine d’être réprimandés, voire chassés du périmètre accaparé. La sensation est toute aussi bizarre, raconteront certains baigneurs, arrivés en familles ou en groupes d’amis, de pouvoir s’installer aisément, sans contrainte, ni l’estomac noué, en toute liberté, sur l’emplacement de leur choix, notamment le plus près possible du bord de mer.
Une place de choix privilégiée, non seulement pour surveiller les enfants, mais également pour humer l’air iodé et apprécier l’étendue marine qui s’offre à leurs yeux de laquelle, ils étaient bannis en raison de l’occupation illégale de l’espace due à l’implantation en longueur des parasols et des chaises. Désormais, la sensation de frustration d’être confinés derrière toutes ces rangées de solariums, qui leur pesait lourdement, s’est départie des baigneurs, qui retrouvent une part de bonheur et de sérénité.
Pour l’anecdote, et comble de l’ironie, un baigneur qui avait posé sa serviette de plage juste à côté d’un concessionnaire de solarium, s’est vu réclamer vertement le paiement de 1000 Da, sous prétexte qu’il profitait de l’ombre du parasol. Les nostalgiques de la mer et du temps où les plages ne connaissaient pas encore l’invasion de ces prestataires de solariums, confieront quant à eux, retrouver de vieilles sensations, du temps où ils étaient jeunes, lorsque les plages étaient presque sauvages mais belles, où l’on reconnaissait les familles par leurs parasols, aux filets de volley ball improvisés, aux matelas pneumatiques et autres grosses bouées noires, aux serviettes hétéroclites posées un peu partout, à la mixture d’huile d’olive et de citron pour le bronzage, et aux vendeurs de beignets l’air basané par le soleil qui sillonnaient les plages d’un bout à l’autre.
Des autochtones, vous diront qu’ils se sont vus presque interdire la baignade à cause de ces concessionnaires de solariums, devenus source de violents conflits et de bagarres, parfois sanglantes. Amoureux comme ils l’ont toujours été de la mer, ils déclarent renouer, tranquillement, avec d’anciennes habitudes, comme se retrouver entre famille ou entre copains pour le traditionnel bain du crépuscule ou juste, siroter un thé en fin de journée.
Karim Bennacef

 

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