Oran Aujourd'hui

Ambiance de doute et pessimisme

Le stade de proximité du quartier Miramar au centre ville vient d’être baptisé au nom de l’ancien joueur de football Oranais Hachemi Belatoui. On aurait ainsi pu croire que ce stade de football, mitoyen avec le centre culturel des jeunes près de la DJS, serait encore un merveilleux stade de proximité, digne de porter le nom d’un ancien footballeur aimé et apprécié par les Oranais. Malheureusement, les photos de notre confrère et ami Adda, publiées samedi dernier par Ouest Tribune, montrent l’état des lieux déplorable et révoltant de cette infrastructure sportive abandonnée depuis quelques temps. Confié initialement à une association de quartier, ce stade a connu des heures de gloire avec l’organisation de plusieurs tournois de football et de jubilés en hommage à d’anciens sportifs. Mais livré au laxisme et à la régression ambiante, le site a peu à peu été dévasté par les dégradations, le vol des portes, les dépôts d’ordures et de déchets divers, la détérioration totale du gazon, les affaissements du sol en certains endroits, et la clochardisation sans limites encouragée par une forme d’impunité à tous les étages de gestion de ces affaires locales dites de proximité. Evoquant cet exemple d’abandon du cadre de vie collectif, les mauvaises langues locales ne s’empêchent pas de montrer du doigt certaines sphères qui agissent discrètement en faveur de la récupération d’enclaves et d’assiettes foncières délaissées et abandonnées sur le tissu urbain central de la ville d’Oran. Il est vrai qu’à cette cadence, le stade de Miramar finira par disparaître totalement, entraînant plus tard une éventuelle décision d’affectation à un opérateur public ou privé choisi peut-être pour une opération d’investissement dans une tour d’affaires ou des logements promotionnels. Autant d’hypothèses et de spéculations, certes abusives, mais nourries par de légitimes interrogations sur les causes de tous ces échecs et renoncements dans la bonne prise en charge du cadre urbain et de la maintenance élémentaire de la ville et de ses quartiers. A l’heure où le discours officiel ne cesse de faire l’éloge des réalisations concrétisées pour le succès des prochains jeux méditerranéens qui auront lieu à Oran, le décalage constaté ici et là dans bon nombre de secteurs d’activité, à l’image du désordre et de la clochardisation urbaine, renforce l’ambiance de doute et de pessimisme sur l’avenir du progrès et de la modernité tant évoqué…
Par S.Benali

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