Oran Aujourd'hui

Droit au logement et… «ayants-droit au relogement»

Après chaque opération de relogement des occupants d’un bidonville, de nombreuses familles non retenues sur les listes des bénéficiaires montent au créneau de la colère et des protestations pour dénoncer non seulement ce qu’elles qualifient «d’injustice», mais également «de favoritisme, de passe-droits, voire de corruption avérée». Fatalement, après chaque opération de relogement, les pouvoirs publics ne pouvaient pas faire l’impasse sur ces mouvements de protestation et ont donc institué «des procédures de recours», faisant preuve d’une grande écoute et attention aux occupants de bidonvilles s’estimant lésés par une décision d’exclusion des listes de bénéficiaires.
Après le relogement de plus de 1500 familles qui squattaient la vieille cité universitaire «CUMO» transformée en bidonville et les baraques illicites de «Sbika» dans la commune d’Es sénia, un communiqué de la wilaya a annoncé que 233 familles dont les recours ont été jugés fondés seront réintégrées dans l’opération de relogement. Pourquoi pas, pourrait-on dire, et tant mieux pour les familles concernées, en quête d’un toit décent. Mais bon nombre d’observateurs pointent du doigt ces opérations de recensement des occupants de bidonvilles, dites crédibles et bien maîtrisées, mais qui au final aboutissent à des centaines de recours reconnus valables et ouvrant droit à un relogement.
Comment comprendre qu’après les quelque 1 500 occupants de bidonville retenus initialement pour le relogement, pas moins de 233 autres familles ont été ajoutées après un recours accepté? Autrement dit, les services de recensement et de confection des listes ont reconnu des erreurs dans l’étude et l’analyse de la situation de ces 233 familles reconnues finalement éligibles à l’opération de relogement.
Par ailleurs, la déclaration du wali d’Oran affirmant que «toute personne ayant pris possession d’un logement sans en avoir le droit sera poursuivie en justice et le logement restitué» ne pouvait qu’accentuer le doute et les interrogations des mauvaises langues locales sur la fiabilité et la crédibilité de ces listes «d’ayant-droit à un relogement».
Par S.Benali

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