El Bahia: première plate-forme de réception et de distribution de Kif et de cachets ?
Un communiqué de la direction de la Sûreté nationale avait annoncé la semaine dernière que près de 1,5 million de comprimés psychotropes ont été saisis à travers les trois wilayas de Tamanrasset, Oran et El Oued. 17 individus activant dans ce trafic de psychotropes ont été arrêtés. 683.000 comprimés de type Prégabaline ont été saisis dans la wilaya de Tamanrasset, tandis que les policiers de la 21ème sûreté urbaine d’Oran ont mis la main sur 572.714 comprimés hallucinogènes de différents types avec l’arrestation de 11 individus .
Une prise record qui illustre la vigilance et les efforts des services de police dans la lutte contre le fléau, mais qui marque aussi le regain d’activité des bandes de trafiquants de drogue et de «comprimés» qui ne cessent de proliférer à partir de la métropole oranaise. En effet, depuis quelques mois, les services de police à travers plusieurs daïra d’Oran, dont Ain El Türck, Es-Senia et Bir El Djir, ont démantelé plusieurs réseaux de trafiquants et de dealers, mettant la main sur des quantités de plus en plus importantes de kif et de comprimés psychotropes de différentes marques.
Parallèlement à la lutte contre le trafic de drogue et de stupéfiants, les services de police et de gendarmerie ne cessent également de traquer les réseaux mafieux activant au créneau des traversées clandestines vers les côtes espagnoles. Les éléments de la gendarmerie d’Es-Sénia ont réussi la semaine dernière à démanteler une bande d’escrocs qui utilisaient les réseaux sociaux pour proposer à des candidats à l’émigration clandestine une «harga garantie sans risque» en contrepartie d’importantes sommes d’argent. L’enquête menée par les gendarmes a permis de connaître le mode opératoire des membres de ce réseau qui ciblaient notamment de jeunes mineurs.
Quatre individus, âgés entre 22 ans et 43 ans, originaires d’Oran, ont été arrêtés et présentés au tribunal à Es-Sénia pour association de malfaiteurs, escroquerie et promesses d’organisation de traversées clandestines.
Commentant cette triste actualité liée aux trafics en tout genre et aux dérives de plus en plus nombreuses, bon nombre d’Oranais expriment sur les réseaux sociaux leur colère, leur grande inquiétude, voire leur angoisse face aux risques et graves dangers qui menacent la société, notamment les jeunes visés par le trafic de drogue et les sirènes d’une «vie meilleure» de l’autre coté de la méditerranée. Il est vrai que dans la plupart des pays qui connaissent une hausse vertigineuse de la consommation et du trafic de drogue sous toutes ses formes, le fléau n’a pas cessé de prendre de l’ampleur malgré les opérations de lutte contre les trafiquants.
Des opérations menées au quotidien à travers les quartiers et les cités des grandes villes concernées, qui aboutissent à l’arrestation de nombreux dealers, mais qui ne peuvent encore éradiquer le fléau à sa racine, tant il est désormais ancré dans un tissu social bien déréglé par bon nombres de dérives, de paradoxes e de pratiques contre-nature devenues irréductibles. Oran, la grande ville algérienne proche du Maroc, premier exportateur mondial de Kif traité, ne pouvait que devenir l’une des premières plateformes de réception et de distribution de drogues et de cachets de stupéfiants fabriqués clandestinement.
Par S.Benali