Ces assises pourraient être un début de solution au marasme que vivent les filières du cuir et du textile. Cette rencontre avait été précédée par de nombreux ateliers organisés dans de nombreuses wilayas du pays.
Parmi les filières industrielles laissées en jachère par les pouvoirs publics, jusqu’à leur quasi-mise à mort par une faune d’importateurs, les industries des cuirs et textiles remontent péniblement la pente, ces dernières années, après qu’elles aient bénéficié d’une attention renouvelée du ministère de l’Industrie. Cet intérêt, qui s’explique par la volonté de diversifier l’économie du pays, s’illustre également par l’organisation les 30 et 31 janvier courant au Palais de la culture Moufdi-Zakaria (Alger), des assises nationales des cuirs et textiles. Le ministère de l’Industrie qui est à la manette de ce rendez-vous avec la relance d’un secteur aux multiples problèmes, entend le disséquer pour, après, entrevoir les perspectives de son développement futur.
Un communiqué du département de Mohamed Zeghdar, révèle que ces assises nationales verront la participation des «principaux opérateurs activant sur la scène nationale dans le domaine de l’industrie du cuir et du textile, ainsi que les représentants de tous les secteurs ministériels, des organes concernés et des experts». Un riche panel de connaisseurs qui devront diagnostiquer le mal avec précision et préconiser une médication efficace. Pour l’heure, force est de constater qu’assez peu d’unités de production sortent la tête de l’eau et l’on peut même souligner le caractère quelque peu artisanal du déploiement de ces filières. A l’exception d’un méga complexe confié à une entreprise turque, dans le textile, et le réveil difficile d’une entreprise publique, spécialisée dans le cuir, les professionnels du secteur attendent toujours que pointe à l’horizon une lumière bienfaitrice.
Ces assises pourraient être un début de réponse, estime-t-on au ministère de l’Industrie, révélant que cette rencontre avait été précédée par de nombreux ateliers organisés dans de nombreuses wilayas du pays. Ce sera donc une synthèse dont on attend beaucoup en ces temps de relance sur fond de diversification économique. L’espoir est d’autant plus permis que l’organisation de ces assises intervient après un travail de terrain visant «à sensibiliser les opérateurs à la nécessité d’adhérer aux efforts du ministère tendant à organiser les chaînes de valeur de ces filières industrielles», souligne la même source qui évoque également la nécessité de «réhabiliter le produit national et améliorer sa compétitivité et sa qualité afin de satisfaire les besoins du marché national et créer une valeur ajoutée et des emplois».
Cela étant dit, il faut savoir que cette rencontre s’arc-boutera sur trois ateliers thématiques. Il s’agira essentiellement de débattre de la lancinante question de la matière première, sa collecte et son traitement. On retient aussi l’idée du renforcement de la compétitivité du produit national, sa promotion et sa protection conformément aux normes en vigueur. C’est-à- dire la volonté de privilégier une approche qui retient l’intérêt des professionnels. Ce qui fait dire à ces derniers que ces assises pourraient déboucher sur des solutions.
Mais le gros souci reste la main-d’œuvre puisque le métier, jadis très présent dans la sphère nationale, a été tout simplement perdu. Dans ce sens, les assises seront une occasion d’examiner les modalités d’adaptation des offres de formation professionnelle. Mais cette action ne saurait trouver une issue, en dehors de la nécessaire régulation de l’importation et une sérieuse promotion des exportations de produits textiles et cuirs fabriqués localement. Enfin, le contrôle de qualité et les méthodes de traitement du phénomène du marché parallèle sont tout aussi centrales dans la démarche que devront suivre les pouvoirs publics. Et comme pour dire que la relance de ces filières est possible, le ministère de l’Industrie organisera, en marge de ces assises, une exposition du produit national des industries du cuir et du textile, histoire de souligner la qualité du produit algérien.
Yahia Bourit
