Evênement

Ensemble ou jamais

Alors que presque la moitié de l’humanité n’a pas encore reçu une seule dose du vaccin anti-covid 19, certains pays nantis pensent déjà à lancer un rappel de vaccination en commençant ces jours ci une grande opération de ce qu’ils qualifient de la troisième dose, jugée nécessaire pour contenir l’épidémie dans leurs pays. Des décisions qui rappellent, encore une fois s’il le faut, que nous vivions dans un monde à double vitesse et où il y a peu de places pour les pays pauvres et leurs peuples, qui peuvent crever sans trop secouer la conscience de ces nantis qui font cavaliers seuls, aussi bien dans ce domaine que dans bien d’autres. Cette décision a fait réagir l’OMS et son Directeur Général qui a demandé aux pays riches d’observer un moratoire sur les injections de rappel anti covid-19. M. Tedros a relevé à cette occasion l’abyssal gouffre qui sépare les pays riches et les pays pauvres par rapport à l’accès à ce vaccin, révélant à l’occasion que 10 pays, à eux seuls, ont capté 75% des vaccins produits, alors que des pays pauvres n’ont vaccinés à ce jour que 2% de leur population.
Cet état de fait ne semble pas émouvoir plus que cela les pays de la sphère nord qui ne comptent pas changer de stratégie et vont au bout de leur logique en lançant ce rappel vaccinal qui va priver encore plus les peuples du sud, qui voient ainsi leur chance de contrôler un tant soit peu cette épidémie s’éloigner encore et encore davantage.
Mais dans cette histoire d’égoïsme poussé à son paroxysme, les pays riches ne règlent, au fond, rien du tout. Tous les scientifiques et les spécialistes sont unanimes à dire que ce virus ne peut et ne sera vaincu que si la grande majorité de la population mondiale est vaccinée, autrement dit, la population du sud aussi.
Mais les gouvernements des pays nantis font de cette vaccination un outil de politique intérieure et un moyen efficace de s’assurer à chacun de nouveaux mandats de gouvernance, oubliant ou feignant oublier que nous sommes en face d’une pandémie mondiale qui risque au pire d’emporter une bonne partie de l’humanité et au mieux de freiner tout développement possible dans le monde.
Le monde ne peut s’en sortir qu’ensemble en prenant l’entraide entre tous les pays comme base de cette sortie de la crise sanitaire. Tourte autre démarche ne servira à rien et ne fera que compliquer davantage une situation déjà bien compliquée comme cela.
Par Abdelmadjid Blidi

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