Région

Mostaganem:
Etude d’une charte de coopération entre des associations pour la valorisation du patrimoine

Dans l’après midi d’avant- hier, l’association « Cheikh Mohamed Ben Ali Senouci », que préside Tekkouk Khattab, a organisé une rencontre de professeurs d’université, de présidents d’associations et d’intellectuels et le directeur de la culture pour étudier la possibilité d’une charte de coopération entre des associations ayant pour objectif « la préservation et la valorisation du patrimoine matériel et immatériel que recèle Mostaganem ».
Berber Benaissa, enseignant à l’université de Mostaganem a donné une conférence portant sur le développement durable et la préservation du patrimoine ». Cet intervenant a défini les différents aspects qui forment le patrimoine d’une région, d’un pays et l’intérêt que lui accorde l’UNESCO, ainsi que les conditions (identification ,techniques, outils) et mécanismes à mettre en œuvre pour préserver le patrimoine.
L’UNESCO qui a adopté le concept « Economie, environnement et social » pendant longtemps, pour la préservation et la valorisation du patrimoine en lui donnant la dimension universelle, a, au vu de l’évolution des capacités humaines, formulé un nouveau concept à partir de 2002, après la réunion de Johannesburg (Afrique du sud), à savoir « Economie, environnement, sociétal).
A cet effet, le conférencier n’a pas manqué de dire que l’Algérie doit réviser la loi de 1998 concernant le patrimoine pour s’adapter à l’évolution qui s’opère à travers les temps. Ensuite, Kaddour Benatia Mansour, journaliste et écrivain, a animé une conférence portant sur le rôle que doivent jouer les médias en matière de préservation et de valorisation du patrimoine. A l’issue des conférences, un riche débat s’est instauré. Tous les intervenants ont salué l’initiative concernant l’étude de la dite charte et accepté d’y adhérer. Plusieurs sites historiques sont à l’abandon et leur état se détériore chaque jour davantage. Citons le cas du Bey Bouchelaghem et de la grotte « Ghar frachikh » située dans la commune de Nekmaria, qui avait été le théâtre d’un grand crime contre l’humanité commis par les troupes coloniales commandées par le lugubre sanguinaire Pélissier dans la nuit du 18 au 19 Juin 1845.
En effet, cette nuit là, plus de 1200 hommes, femmes et enfants de la tribu des ouleds R’hiah furent enfumés dans la dite grotte, alors, cette grotte, repère historique de valeur inestimable du point de vue mémorial, est en voie de perdition. En l’absence d’une étude appropriée et rationnelle, on a construit une route qui passe au-dessus de la grotte, la circulation des véhicules dont des camions provoque des éboulements de ses roches en gypse, ce qui a occasionné déjà de graves préjudices.
Des citoyens se livrant à des recherches historiques ont tiré la sonnette d’alarme, mais leur appel n’a pas été entendu. Il y’a quelques mois, le docteur Mostéfa Khiati, venu dans la commune de Nekmaria pour s’enquérir des faits enregistrés dans la grotte pour les besoins de son livre « les abominables crimes contre l’humanité commis par les colonialistes français en Algérie », a été frustré. Donc, la déviation de la route s’impose pour la préservation de la grotte, fermée aux visiteurs à cause d’une bêtise humaine.
Charef.N

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