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Gazoduc transsaharien, interconnexion électrique entre l’Europe et l’Afrique : les révélations de Mohamed Arkab

«La liaison électrique et le Corridor sud H2 entre l’Algérie et l’Europe est de nature à booster la transition énergétique et d’appuyer le développement commun dans le bassin méditerranéen et l’Europe».

L’Algérie œuvre à renforcer le projet du gazoduc transsaharien à l’effet d’assurer la l’approvisionnement des pays du nord de la Méditerranée. Cette déclaration du ministre de l’Energie, Mohamed Arkab est lourde de sens et confirme le caractère incontournable de l’Algérie dans la sécurité énergétique en Europe. Confronté à une grave crise d’approvisionnement, l’Europe n’a d’autre choix que d’attendre l’entrée en service du gazoduc transsaharien pour entrevoir une stabilité dans sa consommation énergétique. Sur ce volet, l’Algérie est un acteur décisif qui comptera dans l’équation partenariale avec l’UE sur le très long terme. Le gazoduc qui prend origine au Nigeria , passe par l’Algérie et le Niger apportera une surplus de gaz à même de rassurer l’Europe occidentale.
Le ministre de l’Energie qui s’est exprimé lors des travaux de la 3e édition du Forum international «Vers le sud: la stratégie européenne pour une nouvelle saison géopolitique, économique et socioculturelle en Méditerranée», a souligné tout l’intérêt pour l’Europe du gazoduc transsaharien raccordé au réseau gazier algérien. Pour M.Arkab, ce projet «apportera une grande contribution aux approvisionnements en gaz naturel de l’Europe, et renforcera ainsi la sécurité énergétique de la rive nord de la Méditerranée», et «soutiendra également le développement socioéconomique des pays de transit».
Cette garantie d’alimentation de l’Europe en gaz, oblige le vieux continent à laisser une place de choix à l’Algérie dans le débat stratégique sur la création du Corridor sud H2, «pour transporter l’hydrogène renouvelable produit en Algérie vers l’Allemagne, via la Tunisie, l’Italie et l’Autriche». Le ministre n’a pas manqué de souligner que le mégaprojet requiert l’établissement de partenariats solides entre les secteurs public et privé, relevant que cette coopération permettra de «mobiliser les grands investissements de partenariat requis pour le développement des infrastructures de production, de stockage et de transport de l’hydrogène». Pour ce qui la concerne, l’Algérie est terminée à devenir «le principal fournisseur dans le domaine de l’hydrogène», a soutenu le ministre, sachant les énormes capacités et avantages dont dispose le pays. Cela lui permet d’occuper une place pionnière dans ce domaine, soulignant l’importance du modèle énergétique national en cours de préparation. Les autorités algériennes poursuivent l’objectif stratégique de favoriser «un partenariat régional solide et efficace». L’objectif est d’être «un pôle énergétique dans la région et un axe d’échange énergétique grâce à de nombreux projets dont la liaison électrique et le Corridor sud H2 entre l’Algérie et l’Europe à même de booster la transition énergétique et d’appuyer le développement commun dans le bassin méditerranéen et l’Europe».
Sur un autre plan, le ministre de l’Energie a estimé le coût de l’interconnexion électrique entre le Nord et le Sud de la Méditerranée à trois milliards de dollars. Cette somme a été allouée et revêt «une importance vitale pour le pays et la région», explique M.Arkab, non sans ajouter qu’il est à même de renforcer les énergies renouvelables notamment, par l’amélioration des liaisons électriques locales ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour l’exportation de l’électricité propre vers l’Europe. Ce projet, insiste le ministre, «permettra à nos voisins africains de s’y approvisionner dans le cadre de l’esprit de solidarité et de la coopération régionale», affichant la disposition de l’Algérie à «faciliter le passage de l’électricité à partir des pays de la rive Nord de la Méditerranée aux pays africains».
Nadera Belkacemi

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